J’ai toujours préféré le livre à la vie. J’ai vingt-six ans. À cinq ans, j’avais beaucoup de petits amis, nous jouions sur la place. À six ans, j’ai su lire et j’ai cessé très vite de courir et de sauter, je suis devenu un assis. Mes parents étaient ravis : cet enfant deviendra quelqu’un ; il aime tant lire. Et puis, au lieu de développer mon esprit, je n’ai fait que le nourrir, sans qu’on sache jamais s’il domine l’immense matière et l’organise.