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Citation de coco4649


                                    L’AUBE
  
  
  
  
À quatre heures, l’été, pas un bruit, pas un souffle
N’émeuvent le sommeil des arbres. Tout au bout
Des jardins, une trace irréelle de soufre
Brûle au faîte d’un toit somnambule. Debout
Dans les rideaux de cet immuable théâtre
Dont les acteurs ont l’air à jamais endormis,
J’aperçois le reflet d’une lampe bleuâtre
Se faufiler entre les troncs. Le jour promis,
Encore lent et gourd au fond de son scaphandre,
Pourrait en cet instant fragile se suspendre
A l’unique lueur qui brille sur son front
Et, comme des esprits que leur sort obnubile,
Le convoi d’arbres glisserait presque immobile
Sur le flot sans remous d’un nouvel Achéron.
Puis un, deux craquements délivrent une branche,
Un premier merle allume au loin son premier cri,
Un autre lui répond, et leur flamme déclenche
De proche en proche un incendie incirconscrit.
Les feuillages alors subitement s’ébrouent
Tandis qu’au ciel le souffle de l’énorme roue
Passe.
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