Avant la guerre, tu écrivais des petits romans d'aventure à deux sous, assez mal fagotés. Ici tu tenais ton journal dans un cahier que tu planquais. Tu rapportais au jour le jour nos vies misérables. C'était du vécu bien ficelé ... Et puis un obus t'a coupé en deux. On n'a pas retrouvé ton cahier, et avec lui, nos misères, consignées par tes soins, nos cris de désespoir, nos souffrances, nos hurlements de douleur, nos témoignages ont été perdus, comme enfermés à tout jamais dans une bouteille jetée dans une mer de sang et de boue.