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Citations de Jean-Albert Cartier (3)


De même que tous les portraits de Modigliani sont "posés", ses nus ne sont pas saisis, comme chez Degas par exemple, par surprise, dans leur intimité ; eux aussi s'offrent à notre regard, sans fausse pudeur, immobiles et prévenus de la présence du peintre et de la nôtre.
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Aux blasphèmes de génie de Picasso qui bouscule l'ordre du monde, aux orages d'un Soutine, son compagnon d'infortune, (Modigliani) oppose l'harmonie des formes et des couleurs et son lyrisme amoureux.
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Marseille, les origines du voyage

Qu'il faisait beau ce jour d'automne à la gare de Lyon, où je venais d'accompagner ma mère pour son retour à Marseille. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait écrasé une larme en m'embrassant. C'est ainsi que les fils quittent leur mère, comme l'oiseau s'envole du nid. Plus tard seulement ils comprennent qu'une page s'est tournée définitivement ce jour là.

Mon père, à 18 ans, avait fait la fin de la guerre 14-18. Puis, devenu ingénieur chimiste, il travailla pendant sept années avec les Curie, mais les nuisances du radium sur sa santé l'obligèrent à quitter Paris et à se reconvertir. Il décida alors d'entreprendre des études de médecine, qu'il dut interrompre en 1939 à cause de la nouvelle guerre; il les reprit en 1945 à 45 ans, présenta sa thèse de médecine en 1952 et créa alors un laboratoire médical.

Ma mère avait fait les Beaux Arts à Nice dans sa jeunesse; elle reprit plus tard ses pinceaux et fit de nombreuses expositions à Marseille, Paris et Nice. Elle soutint toujours mes aspirations artistiques et mon père ne les contraria jamais.

Ma découverte du spectacle date du jour où j'allai acheter mes livres pour l'entrée en sixième. Je revois parmi eux un recueil à la couverture verte, intitulé «Extraits du Théâtre de Molière» par Maurice Rat. Intrigué par les dialogues que je voyais pour la première fois, mon père m'expliqua ce qu'était une pièce de théâtre. Dès lors, je ne me contentai plus d'extraits, mais dévorai dans leur intégralité Tartufe, L'Avare et Les Précieuses Ridicules et, seul dans ma chambre, je jouais Argan, Purgon, Alceste. Sachant mon intérêt pour le théâtre, famille et amis encouragèrent inconsciemment mon inclination, en m'offrant des ouvrages sur le sujet, comme cette Histoire de la Comédie-Française, maintes fois relue, ou le Traité sur l'Acteur de Samson Fainsilber, devenu mon livre de chevet.

Ma première initiative théâtrale remonte à l'époque du lycée : je montai Le Malade Imaginaire avec les camarades de classe et leurs sœurs. La compagnie s'appelait pompeusement «Les Joyeux Ménestrels». Tout un programme !

La télévision n'existait pas, bien sûr, mais à la radio - notre principale source d'information - on pouvait entendre des œuvres dramatiques retransmises de Paris et j'ai encore dans l'oreille la voix rugueuse à l'accent méridional de Raimu dans Le Bourgeois Gentilhomme à la Comédie Française.

Il faut dire qu'à Marseille, le théâtre était plutôt rare. Les centres dramatiques décentralisés n'existaient pas encore. A part l'Opéra, seul le Gymnase accueillait quelques tournées de la Compagnie du Regain animée par Christian Casadessus jusqu'en 1946, avec des titres comme L'Annonce faite à Marie. Les scolaires avaient droit en revanche à la venue de Jean Weber, une année dans L'Aiglon, l'année suivante dans Cyrano.
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