Nationalité : Congo
Né(e) le : 15/12/1938 Mort(e) le : 4/07/2009
Biographie :
Jean-Baptiste Tati Loutard est un écrivain et homme politique brazza-congolais, né le 15 décembre 1938 à Ngoyo dans la commune de Pointe-Noire et décédé le 4 juillet 2009 à Paris. Considéré comme l’une des voix majeures de l’Afrique francophone, il a publié une dizaine de recueils de poésie et obtenu divers prix.
Son activité poétique, déployée sur une trentaine d’années, a donné forme à une réflexion profonde sur l’art et la vie, la nécessaire réconciliation des contraires, la facticité de l’existence et le douloureux passage du temps.
Après des études de baccalauréat au lycée Chaminade, dirigé par les marianistes à Brazzaville, Jean-Baptiste Tati-Loutard amorce une première carrière de professeur. De 1961 à 1966, il fait des études de lettres en France (Bordeaux), obtient une licence de lettres modernes (en 1963) et d'italien (en 1964), puis enseigne la littérature et la poésie au Centre d´études supérieures de Brazzaville.
Devenu leader du mouvement culturel congolais, Tati-Loutard occupe divers postes de gestion supérieure, notamment directeur de l’Ecole supérieure des lettres, directeur du Centre d’enseignement supérieur de Brazzaville, puis doyen de l'Université des sciences humaines. À partir de 1975, il conjugue la vie littéraire et la vie politique et devient tour à tour ministre de l’Enseignement supérieur, de la Culture, des arts et du Tourisme. Après être retourné à l’enseignement pendant quelques années, il devient ministre des Hydrocarbures en 1997.
Tant dans sa vie d’écrivain que d’homme politique, Jean-Baptiste Tati Loutard travaille à fournir des réponses africaines aux défis de la condition humaine.
Jean-Baptiste TATI-LOUTARD Poèmes de la mer (France Culture, 1980)
Une émission de radio intitulée "Poésie : religion noire", par René Bassié, diffusée le 15/08/1980 sur France Culture.
L'arbre n'avait comme feuillage que des ailes d'oiseaux
J'attendais que le jour tirât sur elles
Quelques balles de soleil:
Le coup partit et l'arbre fut un chant.
Pendant que je dépliais ma mémoire
Le vent s'est levé emportant plusieurs feuillets
De mon enfance déjà lointaine
Vide et triste je suis resté jusqu'à l'aube
Nous étions aux premiers jets de soleil
Lorsqu'un souvenir déchira mon esprit
Une femme qui tenait dans sa paume un chat noir
Traversa la rue en criant mon enfant est mort
Pour éteindre en moi son dernier soupir
Je n'ai que le miaulement de mon chat.