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Citation de Partemps


VIII
II n’est plus qu’une voie pour le discours,
c’est que l’être soit; par-là sont des preuves
nombreuses qu’il est inengendré et impérissable,
universel, unique, immobile et sans fin.
[5] Il n’a pas été et ne sera pas; il est maintenant tout entier,
un, continu. Car quelle origine lui chercheras-tu ? D’où et dans
quel sens aurait-il grandi? De ce qui n’est pas? Je ne te permets
ni de dire ni de le penser; car c’est inexprimable et inintelligible
que ce qui est ne soit pas. Quelle nécessité l’eût obligé
[10] plus tôt ou plus tard à naître en commençant de rien?
Il faut qu’il soit tout à fait ou ne soit pas. Et la force de la raison
ne te laissera pas non plus, de ce qui est, faire naître quelque
autre chose. Ainsi ni la genèse ni la destruction
ne lui sont permises par la Justice; elle ne relâchera pas les liens
[15] où elle le tient. [Là-dessus le jugement réside en ceci ] :
Il est ou n’est pas; mais il a été décidé qu’il fallait
abandonner l’une des routes, incompréhensible et sans nom,
comme sans vérité, prendre l’autre, que l’être est véritablement.
Mais comment ce qui est pourrait-il être plus tard? Comment
aurait-il pu devenir?
.
Τὼς γένεσις µὲν ἀπέσϐεσται καὶ ἄπυστος ὄλεθρος.
Οὐδὲ διαιρετόν ἐστιν, ἐπεὶ πᾶν ἐστιν ὁµοῖον·
οὐδὲ τι τῇ µᾶλλον, τό κεν εἴργοι µιν συνέχεσθαι,
οὐδέ τι χειρότερον, πᾶν δ΄ ἔµπλεόν ἐστιν ἐόντος.
[25] Τῷ ξυνεχὲς πᾶν ἐστιν· ἐὸν γὰρ ἐόντι πελάζει.
Αὐτὰρ ἀκίνητον µεγάλων ἐν πείρασι δεσµῶν
ἔστιν ἄναρχον ἄπαυστον, ἐπεὶ γένεσις καὶ ὄλεθρος
τῆλε µάλ΄ ἐπλάχθησαν, ἀπῶσε δὲ πίστις ἀληθής.
Ταὐτόν τ΄ ἐν ταὐτῷ τε µένον καθ΄ ἑαυτό τε κεῖται
[30] χοὔτως ἔµπεδον αὖθι µένει· κρατερὴ γὰρ Ἀνάγκη
VIII
II n’est plus qu’une voie pour le discours,
c’est que l’être soit; par-là sont des preuves
nombreuses qu’il est inengendré et impérissable,
universel, unique, immobile et sans fin.
[5] Il n’a pas été et ne sera pas; il est maintenant tout entier,
un, continu. Car quelle origine lui chercheras-tu ? D’où et dans
quel sens aurait-il grandi? De ce qui n’est pas? Je ne te permets
ni de dire ni de le penser; car c’est inexprimable et inintelligible
que ce qui est ne soit pas. Quelle nécessité l’eût obligé
[10] plus tôt ou plus tard à naître en commençant de rien?
Il faut qu’il soit tout à fait ou ne soit pas. Et la force de la raison
ne te laissera pas non plus, de ce qui est, faire naître quelque
autre chose. Ainsi ni la genèse ni la destruction
ne lui sont permises par la Justice; elle ne relâchera pas les liens
[15] où elle le tient. [Là-dessus le jugement réside en ceci ] :
Il est ou n’est pas; mais il a été décidé qu’il fallait
abandonner l’une des routes, incompréhensible et sans nom,
comme sans vérité, prendre l’autre, que l’être est véritablement.
Mais comment ce qui est pourrait-il être plus tard? Comment
aurait-il pu devenir?
[20] S’il est devenu, il n’est pas, pas plus que s’il doit être un jour.
Ainsi disparaissent la genèse et la mort inexplicables.
II n’est pas non plus divisé, car Il est partout semblable;
nulle part rien ne fait obstacle à sa continuité, soit plus,
soit moins; tout est plein de l’être,
[25] tout est donc continu, et ce qui est touche à ce qui est.
Mais il est immobile dans les bornes de liens inéluctables,
sans commencement, sans fin, puisque la genèse et la
destruction ont été, bannies au loin. Chassées par la certitude de
la vérité. il est le même, restant en même état et subsistant par
lui-même;
[30] tel il reste invariablement; la puissante nécessité le retient et
l’enserre dans les bornes de ses liens. II faut donc que ce qui est
ne soit pas illimité; car rien ne lui manque et alors tout lui
manquerait. Ce qui n’est pas devant tes yeux, contemple-le
pourtant comme sûrement présent à ton esprit. Ce qui est ne
peut être séparé de ce qui est; il ne se dispersera pas eu tous lieux
dans le monde, il ne se réunira pas.]
C’est une même chose, le penser et ce dont est la pensée;
[35] car, en dehors de l’être, en quoi il est énoncé,
tu ne trouveras pas le penser; rien n’est ni ne sera
d’autre outre ce qui est; la destinée l’a enchaîné
pour être universel et immobile; son nom est Tout,
tout ce que les mortels croient être en vérité et qu’ils font
[40] naître et périr, être et ne pas être,
changer de lieu. muer de couleur.
Mais, puisqu’il est parfait sous une limite extrême!
il ressemble à la masse d’une sphère arrondie de tous côtés,
également distante de son centre en tous points.

Ni plus
[45] ni moins ne peut être ici ou là;
car il n’y a point de non-être qui empêche l’être d’arriver
à l’égalité; il n’y a point non plus d’être qui lui donne,
plus ou moins d’être ici ou là, puisqu’il est tout, sans exception.
Ainsi, égal de tous côtés, il est néanmoins dans des limites.
[50] J’arrête ici le discours certain, ce qui se pense
selon la vérité; apprends maintenant les opinions humaines;
écoute le décevant arrangement de mes vers.
- On a constitué pour la connaissance deux formes sous deux
noms; c’est une de trop, et c’est en cela que consiste l’erreur.
[55] On a séparé et opposé les corps, posé les limites
qui les bornent réciproquement; d’une part, le feu éthérien, la
flamme bienfaisante, subtile, légère, partout identique à ellemême, mais différente de la seconde forme; d’autre part, celle-ci,
opposée à la première, nuit obscure, corps dense et lourd.
[60] Je vais t’en exposer tout l’arrangement selon la
vraisemblance, en sorte que rien ne t’échappe de ce que
connaissent les mortels.
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