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Citation de giati


Une femme nous attendait au milieu de la route, nous regardant venir, sans un geste, sans un mouvement. Toute noire : noires la robe et la mantille sur la tête, ramenée vers l'avant pour ombrager le visage, noire sauf pour les pieds nus qui avaient la couleur ocre de la route et se confondaient avec elle. On devinait qu'elle était jeune à sa pose bien droite, tendue de vigueur. DAns les mains quelque chose de vert et de violet. Au milieu de la route, en plein soleil de midi, figée ainsi qu'une state farouche. "Que nous veut-elle?" (...) Elle s'avança alors, mais presque sans changer de pose et, comme l'aurait fait une statue, nous tendit le plat de cuivre plein de figues et recouvert de feuilles de figuier.Le visage était jeune et sombre, les yeux pers, ardents : pas de sourire, aucun mouvement des traits. Les yeux restaient fixés sur nous. Puis sans changer d'expression ni de regard, elle dit : "Kalos Oriste".
Oh, que tu soies bénie, toi que je n'ai jamais revue et qui, la première, m'as souhaité la bienvenue : tu m'annonçais tous ceux qui, au long des années, allaient me saluer de ces mêmes mots dont la gravité m'allait au coeur, et que j'ai rencontrés sur les sentiers, dans les tavernes, en mer, sur les plages, jaillis des pinèdes, mots criés du haut des rochers, murmurés sur le seuil des maisons endormies, lancés d'un caïque qui passe, du haut d'un toit que l'on couvre d'argile, proférés par le berger que l'avalanche de ses moutons précède et annonce (....)
En chacun, j'ai voulu reconnaître ta voix, mon île qui les englobait tous et te taisait
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