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Critiques de Jean-Christophe Pol (14)
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Rien ne sert de m'aimer

Noir et blanc.

Dessins genre expressionnisme, mélange d'onirisme et de réalisme.

Une histoire d'amour et de famille, de secrets et de souvenirs.

Il faut attendre le chapitre dix-neuf pour que l'héroïne fasse enfin ce qu'on attend d'elle depuis le début (quoi? mettre une ...)

C'est bien ficelé, joliment raconté.



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La maison dans les blés

Gabriel, peintre à succès, doute de son amour. Il décide de quitter sa femme, s'offre une maison plantée au milieu de nulle part si ce n'est dans les blés. A deux kilomètres de là vit avec sa grand-mère, une jeune femme libre comme le vent, Lucie. Elle est très belle, parle à la nature, aux animaux. Gabriel est de plus en plus troublé par Lucie. Le soir, dans sa solitude, il pleure l'absence de sa fille, Lucchia, qui lui reproche d'avoir quitté sa mère. Gabriel tente désespérément de joindre sa fille qui ne répond pas. La grand-mère de Lucie, philosophe, pousse presque Gabriel à devenir l'amant de Lucie. La tentation est de plus en plus grande mais les doutes aussi. La maison semble répondre à la douleur de Gabriel. Une faille, dans ses murs, grandit au fur et à mesure que Gabriel doute de lui. Il a essayé de la fermer au ciment. La grand-mère de Lucie le met en garde car elle sait que la faille n'est née que de l'état d'esprit du peintre.



Je ne pensais pas qu'en téléchargeant cette bande dessinée, j'en serais à ce point sous le charme. Complètement séduit. le graphisme est moderne, dynamique, percutant. Les dessins de la nature qui entoure la maison sont épurés mais vont à l'essentiel et sont percutants Les animaux tantôt étirés, tantôt forts et puissants. Les personnages humains ne sont qu'au nombre de quatre. Gabriel, le peintre qui fuit sa vie, la superbe et délurée Lucie, la grand-mère de cette dernière et le très barré et paumé Dany, le vendeur de cartes-postales faites maison avec des trèfles à quatre feuilles. Les autres personnages ne sont que textes, dans les souvenirs du peintre, dans les conversations. le scénario n'est que poésie, philosophie, ésotérisme. L'émotion est forte. Les dessins tout en noir et blanc ajoute une dimension sensorielle extraordinaire à cette bande dessinée. La matière est dense, riche. Les textes sont profonds, emplis d'émois et de sentiments forts. Certains souvenirs de Gabriel, qui se remémore le temps de l'enfance de sa fille, où le papa est un demi-dieu, m'a rappelé les miens, quand j'étais le seul héros de mes filles, avant que l'adolescence ne les entraîne vers d'autres horizons. Mais je sais que les bons sentiments reviennent avec l'âge adulte, même si je ne serai plus jamais leur héros principal, ainsi va la vie, le complexe d'Electre doit mourir pour que les jolies fleurs, un jour, s'épanouissent. Elle est là, la souffrance de Gabriel. La séparation avec sa femme, il la gère comme une simple formalité, un chèque signé pour que les choses soient claires et tranchées. Par contre, sa fille qui reste sans réponse. Gabriel tente de lui écrire mais les mots restent coincés dans la plume. Ses larmes remplacent l'encre et les pages restent blanches. Même la peinture ne fonctionne plus. Pris entre le désire pour la frétillante Lucie et la peur d'elle car elle a l'âge de sa fille et surtout la peur qu'avec une relation qui peut sembler aussi décalée, qu'il brise à jamais le lien filial qu'il peut encore espérer sauver. Nous sommes à la croisée des chemins, dans le doute de la mâle quarantaine, à l'heure du démon de midi. Pourtant, ce n'est pas la cause de la fuite de Gabriel. Il doute simplement sur le bien fondé de son oeuvre, de sa vie. Il fait le deuil de son histoire d'amour avec Nathy, sa femme. Il est à l'aise financièrement et ce confort l'empêche peut-être de rêver. Qu'est-ce un homme sans rêve. Alors, Lucie est si fraîche, si belle, elle transpire l'amour, le lui dit, tentatrice, désirable. Et la faille grandit, grandit, pour conduire Gabriel au bord de la rupture. Bref, cette bande dessinée est magnifique, elle se déguste, à conseiller et consommer sans modération. Lu en numérique sur iPad Pro en format KINDLE avec une magnifique numérisation.



Gabriel, artiste peintre qui plaque tout pour refaire sa vie en pleine campagne dans une maison située au milieu de nulle part.



Lucie, la jeune et jolie voisine turbulente, impudique, qui aime la vie et qui à l'âge de la fille de Gabriel.



Lucchia, la fille de Gabriel qui en veut à son père de remettre sa vie en question au mépris de la vie de famille.



Nathy, l'épouse de Gabriel.



Dany, une personne qui vit de rien en créant des cartes postales avec des trèfles à quatre feuilles. Plutôt vulgaire, pas très futé, il est un peu collant comme ami.

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Le chant du corbeau

Maître Corbeau sur un pylône perché



Épiait les humains de passages



Mais Maître Corbeau sous ses airs détachés



Pensait au passé et à tous ses ravages



A l’instar du visuel de couverture, il n’y a guère plus de quatre personnages pour peupler ce conte animalier : un corbeau –maitre de cérémonie-, une vieille ermite, un loubard et un cerf. Les autres font partie du décor.



Lorsque j’avais lu les planches en ligne sur le site de l’éditeur, j’étais sceptique à l’idée de pouvoir apprécier. Pourtant, dès le moment où j’ai débuté la lecture, j’ai entendu la voix grave et rocailleuse de ce corbeau-là. Amusée, j’ai observé sa technique de chasse : du haut de son pylône électrique, l’air de rien… il veille au grain. Il suffit d’un hérisson, d’une voiture et d’un peu de chance… « Scrunch ! », le tour est joué… il n’y a plus qu’à déguster « Ouais ! ».



Cet animal est cynique, désabusé. Jamais il n’approche les hommes à moins de 20 mètres, trop méfiant, bien trop expérimenté… c’est qu’il en a vu des copains qui sont passés de vie à trépas suite à un “Pan !” fracassant. Mais voilà qu’un jour, un homme s’arrête sur son territoire. Pendant qu’il urine, il interpelle notre corbeau et le prend à partie. Notre corbeau n’avait pas besoin de cela pour ressasser les souvenirs d’un amour perdu et d’un secret qui semble bien lourd à porter.



-



En 2004, c’est la publication de la première version du Chant du corbeau chez La comédie illustrée. Un ouvrage en noir et blanc avec, en visuel de couverture, l’image d’un oiseau qui s’envole vers un ciel rouge sang et laissant déjà supposer les penchants carnassiers de l’animal.



(...)



Superbe récit imaginé par le scénariste qui met en scène un personnage assez ingrat en apparence. Pourtant, on oublie vite nos aprioris puisque cette créature ne nous est finalement pas si étrangère que ça dans sa façon de penser. Très vite, le vague à l’âme du corbeau teinte la narration d’une touche poétique et donne une profondeur à ses propos et à ses confidences.



Notre corbeau est tantôt prolixe tantôt silencieux, on évolue dans un univers rythmé par ses bouffées nostalgiques et les événements loufoques : la survenue d’un humain, la cavale d’un cerf, l’affection qu’une petite vieille lui témoigne… Ces situations malmènent notre corbeau qui s’empêtre dans ses souvenirs et les émotions qui le submergent. C’est sûr, cet oiseau-là a quelque chose à se reprocher… le suspens sera ménagé jusqu’au dénouement de l’album.



(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Rien ne sert de m'aimer

Des potes homos, une copine nympho, un mec marié, un frère ennuyeux, un père fini, une mère insupportable.. Et Elsa.



Pas facile de se construire, de grandir, d’envisager son avenir … sur des non-dits, sur une confiance en soi à géométrie variable… Elle sent qu’elle s’effrite, qu’elle s’éloigne d’elle-même, elle voudrait défier la vie, quitter son boulot, se reprendre en mains mais elle n’y arrive pas.



Pour comprendre Elsa, il faut remonter à son enfance, ses rapports avec sa mère… Sur 20 chapitres, Jean-Christophe Morandeau brosse le portrait d’une jeune femme qui s’accroche, qui veut croire en ses rêves même si elle ne sait plus comment s’y prendre.



300 pages en noir et blanc, un dessin très expressif, une utilisation de la page très libre qui rend la lecture facile, aérée et une héroïne très attachante, un peu paumée mais sincère.



« Rien ne sert de m’aimer », on est sûrement quelques uns à avoir eu ces mots en tête, un jour ou l’autre. Elsa a combattu ses peurs, elle a affronté le vide… Ce livre raconte son histoire, ça peut être aussi celle de chacun de nous.

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Noxolo

2013, province de Johannesburg.



L’agent Nalaxa exerce ses fonctions dans un commissariat de New Tsakane. Un matin, en prenant son poste, elle découvre un tas de dossiers à trier sur son bureau. Les consignes sont claires : même si ces affaires n’ont pas été résolues, il s’agit d’archiver ces documents.



Durant ce travail fastidieux, Nalaxa tombe sur les photos du meurtre de Noxolo Nogwaza qui a eu lieu deux ans plus tôt. Les clichés, d’une violence rare, incitent Nalaxa à se saisir du dossier malgré les avertissements de son supérieur ; il refuse catégoriquement qu’elle enquête. Elle décide d’utiliser son temps libre pour collecter de nouveaux éléments, certaine que l’orientation sexuelle de la victime (qui est lesbienne) a motivé le viol et les tortures dont elle a été l’objet.



-



En 2013, Amnesty International alerte l’opinion publique en dénonçant le meurtre de Noxolo Nogwaza survenu en avril 2011. Suite à cette publication, Jean-Christophe Morandeau se mobilise pour dénoncer l’homophobie qui prend pour cible les gays et les lesbiennes. Au travers de sa fiction, il rend hommage à Noxolo, militante engagée et membre actif de l’EPOC (Comité d’Organisation de la Marche des fiertés d’Ekurhuleni).



L’auteur décrit un système policier vicié. Il pointe du doigt un système judiciaire à deux vitesses.La contradiction d’une société qui a pourtant crié au grand jour ses valeurs de tolérance mais qui, dans les faits, n’est absolument pas prête à les accepter. La constitution de groupes d’action qui rassemblent des individus qui militent à visage découvert pour que les choix de vie de chacun soient respectés… et d’autres groupes qui œuvrent dans l’ombre, intimident, tabassent et/ou pratiquent le « viol rééducatif ».



Jean-Christophe Morandeau parvient tout à fait à retranscrire ces deux mouvements, comme il parvient parfaitement à faire cohabiter dans cet album le présent (de Nalaxa) et le passé proche (de Noxolo). Nous donner les informations, nous permettre de comprendre le contexte social de cette région d’Afrique du Sud. La réalité telle qu’elle se montre, le sexisme au travail (en toile de fond), la place encore accordée timidement à certaines croyances (superstitions ?). Réel et surnaturel se donnent l’échange et composent un tout. Les transitions nous permettent de glisser naturellement d’une atmosphère à l’autre, sans heurts. Le lecteur n’a aucune difficulté à se situer, les repères spatio-temporels – bien que souvent suggérés – se décodent avec une évidence déroutante.



Côté graphique, la composition d’un univers en noir et blanc convient au récit et lui donne même un peu de douceur. Il y a, dans le traitement fait du sujet, une part d’onirisme appréciable. Nalaxa aurait-elle rêvé à certains moments ? Jean-Christophe Morandeau utilise ce personnage fictif pour dénoncer l’existence d’un système judiciaire défaillant et injecte dans ses propos un discours assez pompeux sur l’émergence et l’activité des mouvements gays à travers le monde : quels sont leurs appuis médiatiques ? Comment sont-ils réprimés et/ou acceptés par l’opinion publique ?



(lire l'avis intégrale sur mon blog)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Noxolo

J'ai été assez ému par la tragédie de Noxolo, une jeune femme de 24 ans mère de deux enfants qui vît en Afrique du Sud dans un township non loin de Johannesburg. C'est une lesbienne qui a été victime d'un crime atroce le 23 avril 2011. Depuis, la police sud-africaine ferme les yeux et a bâclé insidieusement l'enquête. Il faut savoir que pourtant l'Afrique du Sud a adopté une loi très favorable à la cause gay. Cela ne suffit pas à faire évoluer les mentalités.



Amnesty International a décidé de se mobiliser autour de cette histoire afin que cette mort ne reste pas sans suite. C'est un combat à la construction d'un monde nouveau où l'on pourrait vivre sans craindre d'être tué parce qu'on est différent. Le célèbre écrivain Marc Levy a écrit l'une des plus belles postfaces de bande dessinée. Il conclut sur le fait que sur une terre où tant de misère existe, où tant de guerres sévissent, quelque soit la façon, aimer ne devrait jamais être un crime.
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Le chant du corbeau

Un corbeau solitaire se régale de hérissons écrasés sur la route, tout en évitant de les rejoindre. Il en a gros sur la patate notre corbeau. Il ne parvient pas à oublier Su-Wan la jolie mainate. Et pour cause...

Son seul lien avec l'humanité : une vieille folle qui le prend pour son fils. Puis un bandit qui se fera truffé de plombs devant lui...le bruit des détonations rendra fou notre corbeau et il nous contera l'histoire tragique de Su-Wan la jolie mainate.

Un récit à la frontière de l'absurde, frappé par la folie, la culpabilité, la violence. Des couleurs vives, tranchés, fortement contrastées. presque insupportables.
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Noxolo

Nalaxa est un agent de police en Afrique du Sud et doit ranger certains dossiers. Elle tombe sur une affaire non résolue d'un viol suivi d' un meurtre d'une femme homosexuelle Noxolo. Sa hiérarchie ne veut pas qu'elle s'occupe de cette affaire mais Nalaxa est têtue.

Ce roman graphique est en noir et blanc avec de grands applats qui peuvent dérouter. La qualité graphique n'est pas forcément uniforme.
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La maison dans les blés

J'ai beaucoup aimé cet album assez atypique. Un étrange mariage entre un scénario qui s'est déjà vu et un graphisme très personnel. Sans compter un bon zeste d'érotisme, une touche de questionnement et une tournure proche du conte. Détonnant comme mélange.



Ce qui est bien, c'est qu'a force de faire des achats de BD sans me rappeler pourquoi, je lis un peu de tout et n'importe quoi, ce qui n'est pas pour me déplaire. Encore une fois, je retombe sur un roman graphique pur jus. Et encore une fois en noir et blanc.



Le dessin est le gros point fort de l'album, que ce soit dans la représentation, les cadrages, la mise en page, les contrastes et la construction noir/blanc. Une excellente mise en scène de l'ensemble de la BD. Et bien souvent suggestif d'ailleurs (voir plus que suggestif).

Il supporte une histoire qui est connue, avec des questions sur ce qu'on a fait de sa vie, une sorte de nouveau départ, la question de l'artiste ... Ce sont des sujets déjà usés, mais qui marchent encore une fois à merveille. On sent l'auteur qui parle parfois derrière, mais ça ne m'a pas dérangé. C'est très bon, bien traité et certains dialogues valent le détour.



En somme une bande-dessinée très correcte niveau scénario qui nous propose en plus un dessin franchement sympathique et une mise en page audacieuse mais efficace. J'ai bien aimé, c'est une BD sympathique qui m'a interpelée et que je relirais avec plaisir dans quelque temps. Je ne vous la déconseille pas du tout.
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Noxolo

Au final, une œuvre poétique et militante sur une réalité bien noire à savoir la violence faite aux homosexuels en Afrique du Sud. Bref, une réflexion documentée qui ne laisse pas indifférent ; grâce aussi à un auteur qui maîtrise parfaitement son sujet.
Lien : http://www.avoir-alire.com/n..
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Absolutus Delirium

C’est avec une couverture digne des plus grandes aventures de Lone Sloane et autres chefs d’œuvres de Druillets qu’Absolutus Delirium s’avance. Et charge au lecteur de trier le bon grain de l’ivraie, en se tenant les côtes durant les pages qui suivront. Attention, poilade et satire en slip garanties.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Noxolo

Un album coup-de-poing, aussi esthétique qu'efficace, qui ne peut laisser indifférent.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Noxolo

En décidant d’intégrer ce crime à une trame fictionnelle, Morandeau [...] donne une grande force à son récit, qui donne de nombreuses informations tout en suivant les démarches têtues de Nalaxa auprès des témoins et de l’association EPOC, un groupe de défense des droits des homosexuels. Il choisit notamment de décrire la scène du viol et du meurtre uniquement par des narratifs en voix off. Terrifiant.
Lien : http://www.actuabd.com/Noxol..
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Le chant du corbeau

Voilà un objet original en diable, qui donne à réfléchir, tout en moquant les obsessions, mais surtout les solitudes humaines.
Lien : http://www.actuabd.com/Le-Ch..
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