Il revoyait Kupfer gravir la passerelle de ce vieux cargo en partance pour Haïfa. La veille de ce départ, ils avaient déambulé de bar en bar, inquiets, et arpenté les quais déserts du port d’Anvers. Aux premières lueurs de l’aube, Anton était resté sur sa décision : il ne suivrait pas Kupfer en Israël. Même si cela était le refuge le plus sûr, il valait mieux se séparer. Ils n’avaient plus rien à partager. Ils étaient l’un pour l’autre un miroir dans lequel subsistait le reflet des cauchemars qu’ils avaient traversés.