Certains - à l'image du critique américain Norman Podhoretz - ont même été jusqu'à soutenir qu'un débat entre amateurs éclairés d'un sport quelconque mobilisait d'ordinaire des critères de jugement beaucoup moins aléatoires que ceux qui interviennent, à l'occasion, lors des débats (généralement tout aussi animés) qui opposent des critiques d'art à propos de l'oeuvre de tel ou tel cinéaste ou de telle ou telle performance dite d'avant-garde. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'avais l'habitude de dire à mes élèves, en début d'année, que la lecture quotidienne de la presse sportive constituait l'une des meilleures manières possibles de s'initier aux enjeux de l'argumentation philosophique et de la dissertation.
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Je me doute cependant que l'idée selon laquelle la lecture quotidienne de l'Équipe pourrait constituer l'une des "prières matinales" les plus légitimes du philosophe moderne risque de choquer beaucoup d'entre vous.