Trois jours, cela fait trois jours que nous tenons le cimetière pilé par les obus.
Rien à faire, qu'à attendre.
Quand tout sera bouleversé, qu'il ne devra plus rester qu'un mélange broyé de pierre et d'hommes, ils attaqueront.
Alors, il faudra qu'il surgisse des vivants.
La vie, mais cela se défend jusqu'au dernier frisson, jusqu'au dernier râle.
Il en faut de la force pour tuer un homme ; il en faut de la souffrance pour abattre un homme ...
Cela arrive, pourtant. L'espoir s'envole, la résignation, toute noire, s'abat lourdement sur l'âme.