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Citation de EricB


Si j'écris ici que j'ai déjeuné avec Montherlant tout à l'heure, on dira que je fais étalage de mes relations ou que je brigue l'Académie. De celle-ci, il ne fut pas question, je l'avais complètement oubliée. Pour ce qui est des relations, ma foi, je m'enorgueillis qu'un homme comme Montherlant ne trouve pas ennuyeux de passer deux ou trois heures en tête à tête avec moi, à giberner, à rire, à parler de choses et d'autres, à taper sur le monde actuel. Fargue (encore une relation chic) me disait autrefois : "On ne peut discuter que si l'on est du même avis." Parole profonde, qui est devenue pour moi un principe. A ce point de vue-là, Montherlant est mon homme. Je suis d'accord avec tout ce qu'il me dit, comme je suis d'accord avec ses livres. Et puis, ce qu'on dit n'est pas très important, c'est la façon dont on le dit. Montherlant, comme tous les grands écrivains, parle comme il écrit (ou écrit comme il parle, si l'on préfère) et le ton de Montherlant dans ses livres, noble, plaisant, vif, cynique, si différent du ton cafard et pédantesque de notre époque, est excellent pour les oreilles sensibles.
Mon convive et moi, nous sommes deux pessimistes enragés, ce qui n'empêche pas la bonne humeur, au contraire, et nous n'aimons pas beaucoup le temps où nous vivons. "C'est parce que nous sommes des écrivains, dit Montherlant. Depuis toujours, c'est la même chose. Exemple Boileau : il n'était pas content de vivre sous Louis XIV." (26 septembre 1966, "Pessimisme".)
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