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Citation de Charybde2


De lourds nuages gris se déchiraient parfois, laissant passer des rais de soleil aigus comme des traits de projecteur qui faisaient brasiller l’océan et grogner l’adjudant Le Braz qui avait oublié ses lunettes de soleil.
Ici, un vieil homme s’activait lentement dans son carré de chous, là, deux femmes s’entretenaient au bord de la route, les mains serrées sur leur lourd châle bigouden.
La route se mit soudain à descendre et une statue de Bigoudène grandeur nature en costume traditionnel apparut, dominant une échancrure entre deux falaises.
– Pors Polhan, dit laconiquement Le Braz.
Dans cette faille, le seul abri précaire de cette côte ouverte aux colères de l’Atlantique, une petite population de marins abritait ses canots.
La passe était désormais protégée par deux digues de béton, mais on sentait que c’était là une défense bien fragile contre les fureurs de l’océan.
Autrefois, les anciens disposaient d’un treuil à main au moyen duquel ils tiraient leurs bateaux au sec pour les protéger du gros temps. Ce vieil appareil rouillait sous les ronces, désormais inutile.
Les pêcheurs modernes disposaient de canots en plastique bien plus légers, d’automobiles et de remorques pour les mettre au sec sur les galets du haut de la grève.
Le hameau ne comptait que quelques maisons et un bistrot où l’on pouvait se procurer tous les produits de première nécessité.
Suivie par les regards curieux de quelques vieux marins intrigués par la présence de la gendarmerie dans leur port, la voiture remonta vers Audierne, passant le long de très vieilles installations agricoles sur un chemin pentu où deux voitures ne se croiseraient pas sans peine.
Le chauffeur emprunta le pont qui mène à Audierne et, après quelques kilomètres, quitta la départementale pour suivre une voie beaucoup plus étroite qui descendait vers la mer.
La voiture traversa un joli petit bourg blotti autour d’une imposante église avant d’emprunter un chemin qui desservait les exploitations agricoles d’alentour. Le bitume était souillé de traces de boue et, par endroits, de bouses de vaches dans lesquelles les roues crantées des tracteurs avaient imprimé leurs marques.
– Nous arrivons, annonça l’adjudant.
Il arrêta son véhicule au bord du chemin et montra les lieux. Le terrain était vallonné.
– Voyez, Larnaca arrivait de là-haut…
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