Jean-François Vallette

Des pétales elles font des perles,
scintillantes sur chaque feuille.
Précieuses dans les jardins,
qu'elles arrosent avec l'aube.
Drues et piquantes lors des orages,
dansantes, en ondées ventées.
Précieuses dans le four des oasis,
inondantes, lorsque les fleuves débordent.
La vie les boit avec délices,
ces gouttes, que le ciel pleure !

Rien n'est vraiment sûr
même si le jour tombe
et que la nuit vient.
L'incertitude est un refrain
d'un chant qui dure
tant et si bien.
Figer l'avenir
nous vient de loin,
pourtant, rien de plus certain
qu'une tempête, demain.

Epuiser la mer
de ses marées démentes.
La tempête se déchaîne
et les océans chantent.
On peut briser les chaînes,
des ports et des peines.

Si la Covid est un fléau,
alors reconnaissons
savoir supporter
mille autres calamités
sans trop nous indigner !
L'absence de toits, qui met aux abois,
la faim des matins, sans pain,
les suicides du boulot, et du "pas de boulot",
la propagande des dividendes,
la peste des inégalités,
l'asphyxie à bas bruit,
du carbone et d'autres ennemis...
Nous souffrons d'un alzheimer
qui nous aveugle,
sur ce qu'on peut accepter
sans s'inquiéter...

Miroir, éclairant les ombres.
Oreille, entendant les silences.
Main tendue, pour se relever.
Souriant, en offrant l'espoir.
Présent, quand les ténèbres tombent.
Consolant, lorsque survient le deuil.
Rassurant, à ouvrir des chemins.
Différent, creusant l'altérité.
Un ami reste dans l'amitié,
s'il ouvre toujours, en vérité.

Heureux temps des vacances
et de l'insouciance.
De réveils sans sommeil,
en journées sans apnées !
D'un temps sans injonctions,
ni obligations...
Se perdre dans un roman
comme rêver dans un champ,
s'endormir sur la plage
et puis, tourner la page...

Cesser de faire semblant,
aller à l'essentiel.
Le bonheur est absent
du superficiel !
Nous sommes convoqués
à être provoqués,
là où les coeurs s'emballent,
lorsque l'humain a mal.
Nos vies sont à donner,
pour faire humanité.

Partir en voyage,
sans trop de bagages.
Changer de bocage,
en ouvrant la cage.
Sortir de la soute,
reprendre la route.
Changer son destin,
rayer le mot fin.
Ouvrir l'avenir,
sans se retenir.

Murmures en cascade,
conversations déliées.
Une voix balbutie,
cherchant sa destinée.
Un silence se faufile, fragile,
une parole naît.