Jean-Jacques Bernard

Jean-Jacques Bernard, de son vrai nom Paul Bernard, est le fils de Tristan Bernard. Et il nous offre avec cette pièce, qui fut interdite en France pendant la guerre, un morceau brillant de Théâtre historique.

Publiée en 1941, à Toulouse, elle ne fut pourtant jouée qu'en Suisse à partir de 1942.

Le propos de "Marie Stuart" est centrée sur la personnalité trouble de cette reine qui, selon Du Groc l'ambassadeur français attaché à la cour d’Écosse, n'avait à craindre qu'elle même.

L'écriture est flamboyante, efficace, moderne et élégante. Les personnages sont peints avec réalisme et les dialogues sont empreints d'une finesse qui ne leur enlève aucunement leur force. Certaines répliques claquent comme des sentences, d'autres s'alanguissent afin de mieux distiller l'angoisse.

"La vie de Marie Stuart est un triptyque" dont le premier volet est la jeunesse lumineuse qui la voit couronnée sur le trône de France, le second est le nœud de la tragédie menée par une femme devenue reine d’Écosse et la troisième et dernière partie de cette vie en est le dénouement tragique, avec sa captivité et son long châtiment l’amenant vers la mort.

Cette pièce éclaire la tempête qui la projeta du trône d’Écosse vers sa déchéance, ses relations avec Darnley son mari qu'elle refuse de considérer comme le roi, avec Bothwell pour qui elle éprouve une passion qui la fait vibrer pour la première fois de son existence, avec la grande reine Élisabeth d'Angleterre et enfin avec la noblesse d’Écosse jalouse d'une si grande puissance.

Cette pièce est toute de conspiration, de violence, de fourberie. Elle est, en fait, la tragédie d'une femme emportée par la tourmente de l'Histoire, par son ambition démesurée et par les faiblesses que lui coute sa passion.

Ce morceau de Théâtre, qui n'a pas pris une ride, est une vraie grande pièce à redécouvrir.