Le jeune biologiste Jean-Jacques Camarra est originaire des Hautes-Pyrénées. Il s’installe en vallée d’Aspe en 1976 dans le but de développer une connaissance fiable des derniers ours. Pour cela, il va à la rencontre de chasseurs locaux, travaille et vit avec des bergers pour récolter leurs savoirs tout en parcourant intensément la montagne. L’objectif est d’ancrer la base de départ de la connaissance de l’ours dans les savoirs locaux montagnards.
De 1978 à 1983, J.-J. Camarra élabore les méthodes nécessaires à l’étude et au suivi des ours. En plus des prospections, il part régulièrement se former en Amérique du Nord où les études scientifiques sur l’ours sont plus avancées. Il travaille de manière indépendante et en synergie avec quelques gardes du parc national des Pyrénées (PNP) et avec le Fonds d’intervention éco-pastoral (FIEP).
En 1981, J.-J. Camara est intégré à l’Office national de la chasse (ONC) et met en place, sur l’initiative de la Fédération départementale des chasseurs, un dispositif de suivi systématique de la population d’ours: le Réseau ours brun. Il forme alors les gardes-chasse de l’ONC, travaille étroitement avec les agents du PNP, de l’Office national des forêts (ONF) et des bénévoles des associations environnementales. Se met alors en place un système de récolte d’informations sur l’ours, fondé sur la collecte d’indices (traces, poils, crottes,…) et sur les témoignages d’observations fournis par les techniciens d’organismes publics, les associations naturalistes et les autres usagers locaux.