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Critiques de Jean-Joseph Clémens (2)
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La Légende noire du bagne : Le Journal du for..

"Celui qui pour la première fois arrive dans un bagne doit éprouver un sentiment difficile à décrire d'abord par le spectacle qui frappe ses yeux et puis la pensée cruelle qui se rattache au passé".

Oyez, oyez, la longue et triste histoire de Jean-Joseph Clémens, bijoutier, bon artisan et mauvais garçon qui fut condamné en 1825 à 18 ans de travaux forcés pour un vol "commis de complicité à l'aide de fausses clés, la nuit, dans une maison habitée" au bagne de Toulon puis au bagne de Brest. Il se fit la belle durant une semaine mais fut repris et condamné par le Tribunal Maritime spécial à 3 ans de prolongation de sa peine à laquelle s'ajoutèrent 20 ans de travaux forcés imposés par la Cour d'Assises du Finistère pour le vol de vêtements durant son évasion.

Transféré à Rochefort, il rédigea un manuscrit jamais publié (et conservé à la Corderie Royale) comprenant 221 pages et 46 aquarelles dans lequel il se livra à un acte de contrition, faisant amende honorable et dédiant l'ouvrage à son protecteur, M de Friocourt, nouveau commissaire du bagne. Ayant compris que le sort des bagnards et l'existence d'un monde interlope était au coeur des préoccupations du siècle (Féval, Hugo, Sue...) et que pour adoucir sa peine il fallait savoir composer avec les autorités, Clemens se repentit. M de Friocourt oeuvra en sa faveur, Clemens fut libéré en 1852 et s'installa à Angoulême. Mais qu'importe finalement le projet autobiographique, cette Légende noire du bagne est un témoignage unique sur les bagnes portuaires du XIXème siècle, quand les prisonniers trimaient pour la gloire de la Marine Royale, sur la vie quotidienne, les punitions, les voleurs et les garde-chiourmes.

Conscient que cet univers fascinait et faisait trembler le bourgeois, Clemens ajouta à son manuscrit un dictionnaire d'argot, langage popularisé par Vidocq dans ses Mémoires. C'est sans doute la partie que j'ai préférée. Si quelques mots sont toujours usités, Décarrer (se sauver), Rabattre aux pieux (se coucher), Poufiasse (traînée des rues), d'autres nous surprennent comme Abloquineuse de verdonce (marchande de pommes), Coubiner à la flanc (travailler honnêtement), Etre marlou au flanche (être adroit au jeu).

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La Légende noire du bagne : Le Journal du for..

"Celui qui pour la première fois arrive dans un bagne doit éprouver un sentiment difficile à décrire d'abord par le spectacle qui frappe ses yeux et puis la pensée cruelle qui se rattache au passé".





Oyez, oyez, la longue et triste histoire de Jean-Joseph Clémens, bijoutier, bon artisan et mauvais garçon qui fut condamné en 1825 à 18 ans de travaux forcés pour un vol "commis de complicité à l'aide de fausses clés, la nuit, dans une maison habitée" au bagne de Toulon puis au bagne de Brest. Il se fit la belle durant une semaine mais fut repris et condamné par le Tribunal Maritime spécial à 3 ans de prolongation de sa peine à laquelle s'ajoutèrent 20 ans de travaux forcés imposés par la Cour d'Assises du Finistère pour le vol de vêtements durant son évasion.





Transféré à Rochefort, il rédigea un manuscrit jamais publié (et conservé à la Corderie Royale) comprenant 221 pages et 46 aquarelles dans lequel il se livra à un acte de contrition, faisant amende honorable et dédiant l'ouvrage à son protecteur, M de Friocourt, nouveau commissaire du bagne. Ayant compris que le sort des bagnards et l'existence d'un monde interlope était au coeur des préoccupations du siècle (Féval, Hugo, Sue...) et que pour adoucir sa peine il fallait savoir composer avec les autorités, Clemens se repentit. M de Friocourt oeuvra en sa faveur, Clemens fut libéré en 1852 et s'installa à Angoulême. Mais qu'importe finalement le projet autobiographique, cette Légende noire du bagne est un témoignage unique sur les bagnes portuaires du XIXème siècle, quand les prisonniers trimaient pour la gloire de la Marine Royale, sur la vie quotidienne, les punitions, les voleurs et les garde-chiourmes.





Conscient que cet univers fascinait et faisait trembler le bourgeois, Clemens ajouta à son manuscrit un dictionnaire d'argot, langage popularisé par Vidocq dans ses Mémoires. C'est sans doute la partie que j'ai préférée. Si quelques mots sont toujours usités, Décarrer (se sauver), Rabattre aux pieux (se coucher), Poufiasse (traînée des rues), d'autres nous surprennent comme Abloquineuse de verdonce (marchande de pommes), Coubiner à la flanc (travailler honnêtement), Etre marlou au flanche (être adroit au jeu).



Par Pecosa, le 24 janvier 2013





http://www.philippepoisson-hotmail.com
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