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Citations de Jean L`Anselme (20)


Jean L'Anselme
La poésie, on ne sait pas ce que c'est, mais on la reconnaît quand on la rencontre.
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Jean L'Anselme
La poésie, on ne sait pas ce que c'est, mais on la reconnait quand on la rencontre.
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ils s'aimaient que leurs bras n'en pouvaient plus de s'accrocher
et agrippaient des rêves comme des algues saoules d'ivresse
ils s'aimaient que le monde s'entrouvrait sous le poids de leur amour
et que les murs du ciel titubaient de vertige
ils s'aimaient que les yeux en perdaient la mesure
à sonder les infinis
ils s'aimaient comme on ne peut
ils s'aimaient à n'en plus pouvoir

alors comme il était difficile d'aller plus loin dans leur frénésie d'exigences
et que l'univers après avoir abandonné ses dernières richesses
était a leurs pieds essoufflé d'impuissance
alors comme toute la terre avait donné
son dernier suc
sa dernière joie

son dernier parfum
et gisait comme une fleur prête à mourir
ils ont décidé d'en finir
à commencer par lui

le lendemain au rendez-vous
éperdu
IL S'EST PENDU

à son cou
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Jean L'Anselme
DÉCOR POUR UN GRAND FILM DE LA VIE


tout à coup les oiseaux du paradis
descendirent dans les quartiers tristes
il y avait un enfant qui jouait là
avec du sable
sur le trottoir
devant l'immense plage de ses yeux
et il se changea tout aussitôt en ange

l'orgue de barbarie murmura une musique divine
qui lui venait d'autre part
et son homme à rengaines
cessa son manège de manivelle
pour devenir un christ
parce qu'il avait de la barbe
et la pâleur et les joues sans chair
juste pour ça

du bonheur en veux-tu en voilà
à la volée comme du grain
et tout criait de joie
et tout chantait à plein ventre
simplement parce qu'un orgue
marchait sans manivelle
comme une musique du mystère
la rue était une vraie cataracte de fraternité

mais alors deux gendarmes
se campèrent sur le pavé
posés devant le numéro d'une porte
pour annoncer le malheur
et tout c'est éteint
comme un grand gouffre
qui s'ouvre sur la peur

deux braves gens se retrouvèrent en face d'eux
qui savaient qu'être pauvres
c'était disputer le logement
à la nuit et à la terre

entre eux tout un monde d'incompréhension

et dans le silence qui tomba de tous les yeux
la manivelle de l'orgue se lamenta
pour remoudre son pain du jour
pour se plaindre d'une vie sans amour

le soleil lâcha une poignée de sourires
les oiseaux chantèrent avec cœur
car le nid de la terre était bon
les murs reprirent racine avec confiance
parce que l'homme avait des yeux très tendres
qu'il enveloppait sur toutes choses
les murs étaient des arbres d'allégresse
et bombaient des poitrines d'allégresse
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on se mariera avec la nature
on se mariera avec un verre d'eau
on se mariera avec une pièce cuisine
et 2 chaises
on a pas d'argent
et un morceau de pain d'épices
parce que je l'aime bien
et il viendra beaucoup d'ouvriers
au mariage
parce que je les aime bien
et il viendra beaucoup de pauvres
plein les marches de l'église
avec qu'une main
qu'une jambe
parce que je les aime bien
et il y aura pas de général
parce que je les aime pas
mais le bon dieu viendra
si ça lui plaît
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CONGÉS PAYÉS


moi dit la cathédrale je voudrais être coureur à pied pour pouvoir
 lâcher mes béquilles
moi dit le pont je voudrais être suspendu pour pouvoir sauter à la
 corde
moi dit l'imagination je voudrais être riche pour pouvoir emmener
 l'anselme en vacances
moi dit la seine je voudrais être mer pour avoir des enfants qui jouent
 avec le sable
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Les chiants désespérés sont les chiants les plus sots,
et j'en sais d'immortels qui me laissent sans mots.
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Jean L'Anselme
C'est pas de chance


Elle s'appelait Marie
et l'appelait " Mon Jésus "
Il lui demanda si elle était vierge.
Elle lui répondit " pas encore ".

Puis, en la caressant
de bas en haut,
il arriva
en haut du bas.
Mais oh ! là là !
il lui fila son bas
de bas en haut.

Oh ! dit-il…
Bas ! dit-elle…
Et le rêve s'arrêta là.
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Le poulet, une fois cuit, réclame d'être mangé sur-le-champ.
Le veau ne souffre pas d'être consommé cru, le cheval en revanche le tolère.
Le lapin demande à être écorché vif; le lièvre préfère attendre.
Le homard exige d'être plongé vivant dans l'eau bouillante.
Et nous, plus bêtes que les bêtes, comme toujours nous nous laissons faire par tout le monde.
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Voici l'homme

On lui a même demandé de mettre un pied sur l'autre parce qu'il ne restait qu'un clou.
Il était là, en croix, comme un épouvantail pour faire peur aux oiseaux.
On disait que c'était pour tenir le monde dans ses bras.
(...)
p 95
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LE GUÉPARD


Le guépard est une magnifique bête de l’espèce
des félidés. Mais, à l’encontre des animaux de cette famille,
il ne possède pas des griffes mais des ongles, comme le
chien.
Sa course est superbe ; c’est un spectacle inoubliable
mais fort rare, car généralement on court devant.
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UN CHIEN


Un chien mourait doucement
son regard ne parlait rien d'autre
que d'une chose infinie incompréhensible
comme une mélancolie
on le soigna pour les reins et pour le foie
et pour les poumons et pour l'intestin
et pour les pieds et pour la tête
et on lui opéra même le regard

On sut trop tard qu'il attendait son maître.
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Jean L'Anselme
Le poète raté, au lieu d'avoir la plume au bout des doigts, se la met au derrière pour faire croire à l'oiseau rare.
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La poésie est une question de tripes, mais à la mode de quand ?
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J'écris de ma main gauche
la plus gauche des deux
parce que ma main gauche
ne sait pas ce que sait
ma main droite et que
ma main droite en avait
assez d'aller aux écoles
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Ma dernière volonté

Une bière bien fraîche
avec beaucoup de mousse
autour.
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NOS PÈRES QUI ÊTES OSSEUX


On lui avait mis des trous
avec beaucoup d'amour
un peu partout
et même aussi plein ses poches
qu'elles en étaient bourrées
et partout aussi de la crasse
comme poudre de riz
et de la goutte au nez
qui gouttait de sa casquette
enrhumée

c'était l'homme-sandwich de la misère
pour faire de la réclame.
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   J'ai entendu dans une église…


   J'ai entendu dans une église un « Alleluia » à vous
faire pleurer d'allégresse. Le chant à peine envolé, j'ai
vu redescendre sur terre par le petit escalier venant des
tribunes, comme des flammèches après un feu d'artifice,
les mémères-choristes retournant vite préparer le dé-
jeuner.
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               Gontran mercredi des cendres


     Gontran   MERCREDI   DES   CENDRES était un
peintre célèbre et le resta. Il était d'une honnêteté scru-
puleuse. Quand on pense aux barbouilleurs d'aujour-
d'hui ! Jamais il ne peignait un personnage sans avoir
commencé par son squelette auquel il ajoutait les systè-
mes sanguin, digestif, respiratoire, génital… Il para-
chevait son œuvre par l'adjonction des muscles, de la
peau, des ongles, des cheveux, des poils avant de la dra-
per de vêtements.

     Il en était de même pour un cheval.
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Jean L'Anselme
Tant qu’il y a de la vie…


 Quand on meurt, c’est la tête qui part en dernier. Il l’avait entendu dire et aussi que, quand on est mort de partout, c’est par là qu’on meurt pour finir. On lit dans les livres d’église qu’il y en a même eu un que son âme s’est échappée du cercueil pour s’envoler comme un ballon !

 Il pensait dur dans sa tombe à égaler cet exploit, retenant son dernier souffle de toutes ses forces pour ne pas le lâcher avant le bon moment.

 Les fossoyeurs, eux, pelletaient ferme au-dessus pour sauver le vieux record du monde en bouchant tous les trous afin que même un soupçon d’âme ne puisse foutre le camp.


 C’est alors qu’il pensa à sa femme, allongée à ses côtés entre ses quatre planches, qu’il était venu rejoindre comme ils se l’étaient promis toujours. Elle l’attendait, patiemment. Il lui dit « bonsoir », comme d’habitude, et s’endormit, imprudemment.

 Pour l’éternité… Pour l’éternité…

 Les fossoyeurs, là-haut, s’essuyèrent le front.
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