« Ces derniers mots résonnèrent chez l’homme avec force. Il comprit que la jeune fille était dans une détresse plus qu’évidente. Sa frayeur de retourner chez elle nécessitait une investigation et une prudence non négligeables. Quelqu’un, mis à part les trois criminels de la veille, lui avait fait du mal… Il en était persuadé. Une heure plus tard, Catherine se retrouvait dans sa voiture et le policier attendait qu’elle lui révèle l’adresse de sa demeure. »
« — Je suis désolée ! ! ! Ce n’était pas moi ! ! ! Ce sont eux qui m’ont poussé ! ! ! Papa ! ! ! PAPA ! ! !
Pris de fureur, le père tapa violemment à la porte du garage en lui criant de se taire. Catherine demeura alors silencieuse, tout en essayant de contenir son chagrin. Cette nuit lui semblait interminable, coincée dans les ténèbres froids et insondables. Mais toutes ces émotions l’ayant épuisée, elle s’endormit finalement à même le sol… »
« Soudain l’un des garçons projeta le prétendant sur Catherine. Voulant garder l’équilibre, ses pieds trébuchèrent puis l’un d’eux écrasa la main de la jeune fille. Celle-ci resta couchée, la tête baissée vers le sol… L’enfant qui l’écrasait pivota sur lui-même, son talon écorcha son gant puis sa main. »
« Le policier referma la porte soigneusement et l’abandonna à son sort. Elle monta dans sa chambre, puis s’assit sur un lit quelques instants… Tout d’abord, elle vociféra contre Matthew. Pourquoi ne comprenait-il pas son état d’esprit ? N’avait-il rien vu ce soir ? Était-il aveugle à sa souffrance ? Mais quelle souffrance ? En avait-elle parlé ? Elle reconnut que le nom d’Édward n’avait jamais franchi le seuil de ses lèvres, mise à part pour les présentations formelle. Mais qu’importait…Pour l’heure, Catherine Crow hantait son esprit… Elle possédait donc le même nom qu’elle ! Mais quel secret dissimulé cette famille Crow ? ! Il fallait en avoir le cœur net… »
Ce panorama était construit pour contempler la décrépitude d’une fourmilière autophagique, résultat d’une humanité annihilée par ses obsessions et ses vices les plus profonds. Elle contemplait cette organisation rationnelle effleurant la perfection plastique et technique. Des rouages invisibles et parfaitement calibrés avaient broyé et éliminé chaque parcelle de vie organique et chaque notion d’aléa. C’était l’aboutissement d’une société guidée par la surveillance, l’efficience et le capitalisme.
La frayeur la saisit lorsqu’elle n’aperçut qu’une masse noire recouvrir le ciel, de la vapeur provenant d’immeubles condamnés, dissimulant leurs activités criminelles à une autorité inexistante, des enseignes en néons aux couleurs froides représentants des runes inconnues, certains kanji peints à la bombe menaçants quiconque oserait pénétrer leurs domaines, ces grues écrasées qui formaient des ponts pour les passants, supportant à y bien regarder de pauvres âmes pendues.
- Face à la tyrannie, nous élevons la voix pour la dénoncer et la combattre. Plus de tyrannie ne nous fera pas taire. Au contraire elle ne fera qu’alimenter notre révolte.
- Les flammes de la grande crémation brulent encore en toi, tout autant qu’en moi. C’est cette rage et ces convictions qui nous réunissent encore aujourd’hui. Et nous avons besoin de toi pour accomplir quelque chose d'unique.