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Citation de claudeparis


Le crime de Kokoschka
Le professeur de l'Académie des Beaux-arts assassin ? C'est ce que la police dresdoise, alertée, a cru un court instant. Une femme gisait décapitée, dans son jardin, au milieu des libations et des cris, à l'aube d'une nuit de fête. Puis elle dut se rendre à l'évidence : la morte était ... une poupée.
Cette nuit-là, le peintre Oskar Kokoschka venait, à trente-six ans, d'exorcise son passé. N'ayant pu supporter sa rupture avec Alma Mahler, en 1915, et s'étant jeté en vain dans la guerre afin d'y mourir d'amour, il s'était fait confectionner une poupée en grandeur naturelle, à l'image de sa bien-aimée et, pour l'habiller aussi élégamment que l'était Alma, avait acheté des dessous et des robes chez les meilleurs faiseurs parisiens. Il l'avait en permanence à ses côtés, l'emmenant en fiacre prendre l'air les jours de soleil et avait même, disait-on, loué pour elle une loge à l'Opéra.
Mais c'en était assez. Après l'avoir copieusement dessinée et peinte, il était guéri de sa passion malheureuse. Orchestre de chambre dans le bassin d'une fontaine baroque, torches, champagne, invités nombreux venus pour célébrer ses nouvelles fonctions de professeur, Kokoschka, au petit matin, avait fracassé le crâne de la poupée à l'effigie de la chère Alma. Au moyen d'une bouteille de vin rouge. Et au terme d'une folle nuit où tout le monde était ivre.
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