Jean-Louis Jammet

C'est un peu rageant, parce que l'on aperçoit, tout près, un petit ouvrage avancé dans l'océan : le phare du Haut Banc du Nord (ou "des Baleineaux"). Par grand jusant, juché sur l'extrêmité marine de l'imposante écluse à poissons, on se prend à rêver de tenter la traversée et d'accéder, pour le geste, au petit escalier de pierres qui dessert son promontoire.

Dissimulé parmi la végétation erratique, vous découvrirez un monument historique non répertorié : une ancienne petite cabane sur parcelle privée, que les experts font remonter au siècle dernier. Invisible, car recouverte entièrement de lierre et de chèvrefeuille, qui la protègent du gros temps d'ouest, elle tient bon.

Ces érables auront tous disparu en une génération humaine, mais ils tiennent à nous révéler cette apparente tautologie : l'existence est ce qui veut qu'on soit encore là quand des événements ont eu lieu, qu'on y ait pris ou non une part directe.

Çà et là, subsistent encore quelques pieds d'asperge sauvage, qui ont eu la chance de pousser dans l'alignement des ceps de vigne. À l'ancienne, des mains les ont parfois recouverts de terre sableuse, pour préserver la blancheur des pousses.

Au début d'octobre, quand tout le monde est parti, vous pourrez ramasser, comme un trésor, deux ou trois tomates "sauvages" en parfait état de maturité, de la classique Saint-Pierre, aux grappes plus récentes de petites tomates apéritif.

Côté terre, si l'on peut dire, vous longez des bassins de marais, où l'on pouvait apercevoir, ces dernières années, un nouvel arrivant qui ne passait pas inaperçu : l'Ibis sacré.