Jean-Louis Mahé (II)

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C'est le nombre de bateaux de plaisance que peut accueillir le port des Minimes, avec la création, entre 2011 et 2014, d'un nouveau bassin de 1160 anneaux, en faisant le plus important port de la façade atlantique et l'un des plus grands du monde.

Il met en place aussi un contrôle de la qualité de l'air, forçant les usines les plus polluantes à limiter leurs rejets.
En 1972, il encourage un premier essai de voiture électrique. La même année, pour embellir la ville et améliorer le cadre de vie, c'est une « opération verte » qui est lancée, notamment par la plantation d'espaces verts sur tout le territoire communal. Sa prise de fonction avait déjà été marquée symboliquement par la plantation d'arbres, notamment le fameux Paulownia de la place de la Fourche dans le quartier Saint-Nicolas.
En 1974, c'est une expérience de tri sélectif avec recyclage des déchets qui est tentée. Elle fait grand bruit et on en parle jusqu'au Japon ! L'année suivante, La Rochelle est la première ville de France à inaugurer ses rues piétonnes. Mais Michel Crépeau veut aller encore plus loin et, à l'été 1976, ce sont 250 ce sont 250 «vélos jaunes» qui sont mis gratuitement à la disposition du public, en libre-service. Les retombées en termes d'image sont alors très importantes. En 1978, alors qu'il ne reste plus beaucoup des bicyclettes d'origine (on en a retrouvé jusqu'en Belgique !), le système est amélioré pour éviter les abus.

En 1879, après la fin du chantier, les trois tours du port font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques. La tour Saint-Nicolas, la plus abîmée, voit sa façade côté mer restaurée à partir de 1883. Au début du sièce suivant, c'est la tour de la Lanterne qui est en travaux avant que l'attention se porte sur la tour de la Chaîne, dont le crénelage n'est achevé seulement qu'au début des années 1950 !

La Rochelle devient rapidement le premier pourvoyeur d'esclaves dans les colonies françaises. Entre 1643 et 1700, 43 des 72 expéditions recensées en France (6o%) l'ont été depuis La Rochelle. Par ailleurs, sur la même période, c'est le port français le plus actif pour le trafic avec les Antilles puisqu'on y enregistre plus de 700 armements de bateaux pour le commerce en droiture (aller-retour) auxquels il faut ajouter une centaine de voyages pour le Canada et autant pour la pêche à Terre-Neuve.

Le sceau de la ville lui est confié. Il est le capitaine de la cité dont il détient les clés. Il préside aussi la Cour de justice de l'échevinage (la mairie), veille à la police et fait assurer le guet. Il est toujours escorté de deux sergents. C'est donc un personnage considérable et gare à celui qui lui manque de respect ! Cette puissance se manifeste symboliquement au cours du protocole des entrées royales dans la ville. Lorsque le Roi est reçu en visite, il est accueilli par le maire à la à porte de Cougnes (au niveau de l'actuelle église Notre-Dame). Là, le Roi doit s'agenouiller devant lui (!) en promettant de conserver les privilèges de la commune, après quoi il lui remet les clés de la ville. Tout cela perdurera jusquà la fn du siège de 1628.

ALIÉNOR DAQUITAINE
Fille de Guillaume X, duc d'Aquitaine et comte du Poitou, Aliénor est née à Poitiers en 1122. Elle épouse tout d'abord Louis VII, le roi de France, puis Henri II Plantagenêt, le futur roi d'Angleterre. Celui-ci accède au trône en 1154, faisant passer l'Aquitaine et le Poitou sous domination anglaise. Aliénor est emprisonnée pendant quinze ans pour avoir soutenu ses deux fils, Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre, en rébellion contre leur père. Elle retrouve la liberté en 1189. Dès lors. elle favorise les villes de son domaine (pour affaiblir ses vassaux trop turbulents) en leur accordant notamment le statut de commune. C'est le cas pour La Rochelle où elle décide aussi le transfert du port vers son emplacement actuel, Elle est morte en 1204, à Fontevrault, dans la Víenne, ou l'on peut encore voir son gisant (sulpture la représentant allongée sur son tombeau) dans l'abbaye.

C'est donc grâce à la destrucion de la forteresse de Châtelaillon que La Rochelle est née. Si effectivement les privilèges accordés par Guillaume X attirent beaucoup de gens, c'est surtout sa fille, Aliénor d'Aquitaine, qui va contribuer à développer considérablement ce nouveau centre. En quelques décennies, le village de pêcheur va en effet devenir une florissante cité commerciale entourée d'une solide muraille. L'impulsion décisive va être donnée par l'implantation des Templiers. Les moines soldats possèdent déjà localement des salines et des pêcheries quand Aliénor leur donne des moulins dont le nom de la porte des Deux-Moulins rappelle la présence - sur le cours d'eau où va être établi le premier port de la ville. Très rapidement, ils établissent une commanderie, un vaste enclos dont le nom des rues conserve la mémoire de son emplacement (rues du Temple, des Templiers, cour de la Commanderie). Les réseaux commerciaux qu'ils entretiennent en Méditerranée et dans toute l'Europe contribuent à l'essor de la ville nouvelle.

Ce lieu, baptisé Cougnes, apparaît dans les textes autour de l'an mil. Rocella ou Rupella , que l'on peut traduire par «petite roche », est probablement l'endroit où une petite communauté de pêcheurs s'est installée sur un affleurement calcaire à proximité de la mer. Cependant, jusqu'à présent, les fouilles archéologiques n'ont pu confirmer cette hypothèse.

Etvsi c'était Mélusine qui était à l'origine de La Rochelle ? Il est vrai que l'on attribue la création de plusieurs villes, dans le Poitou notamment, à la célèbre fée bâtisseuse : Parthenay, Talmont, Tiffauges ou encore les châteaux de Mervent et Vouvant... Elle œuvre la nuit, se déplaçant dans les airs, avec les pierres de construction dans son tablier ! En couchant sur le papier sa légende au xiv siècle, Jean d'Arras concède qu'elle a seulement bâti la tour Saint-Nicolas, ce qui n'est déjà pas rien! Elle est encore bien présente puisqu'il sufft de lever les yeux sous les porches de la rue Chaudrier, le long de la place de Verdun, pour la voir, sculptée à la clé de voûte d'une arcade gothique. Initialement figurée sous la forme d'une femme ailée à queue de serpent, elle est représentée ici comme une sirène.

Il est Garde des Sceaux durant un mois (19 février -19 mars 1986) ce qui lui fera dire, non sans humour : «Je suis le seul ministre de la Justice à ne pas avoir commis d'erreur, c'est parce que je n'en ai pas eu le temps !»

LA PLAGE DE LA CONCURRENCE
Avant 1907, la plage n'était sommairement aménagée. On s'y baignait aux beaux jours mais on y venait aussi faire boire les bêtes ! Une palissade la coupait en deux : la partie droite, près de l'éperon, était réservée aux militaires. Son nom vient de la présence des bains Marie-Thérèse qui étaient payants et utilisés par la bonne société au contraire de cet espace gratuit, fréquenté par les moins nantis. Plus proches de la ville, le public peut y trouver des cabines ou tentes de toile pour changer de tenue pour un tarif beaucoup plus abordable qu'aux bains Marie-Thérèse (la concurrence !) et de fait toutes les classes sociales s'y retrouvent. En 1907, la plage est ensablée avec du sable provenant d'Angoulins et un bar restaurant, la Pergola, remplace une baraque de bois faisant office de buvette alors que les bains militaires sont supprimés. La Pergola est détruite en 1983 pour faire place au bâtiment actuel.

La Terreur s'installe à La Rochelle où les «ultras» remplacent les modérés au sein de la municipalité alors que le tribunal révolutionnaire - et sa sinistre guillotine - s'installe à Rochefort. Il est contrôlé par les redoutés représentants du peuple Lequinio et Laignelot. Avec la société de surveillance et la loi sur les suspects, une simple accusation de modérantisme peut conduire à l'échafaud (comme le député rétais Gustave Dechézeaux, réhabilité ultérieurement).

Malgré les aléas de la période, la Révolution semblait être modérée à La Rochelle mais à partir de mars 1793, l'insurrection vendéenne allait bouleverser la vie locale. En effet, la ville sert de base arrière pour les troupes républicaines qui combattent les « chouans ». Beaucoup de « volontaires » s'engagent dans l'armée révolutionnaire pour « mater la rébellion » tandis que d'autres font des dons en argent pour soutenir l'effort de guerre.