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Citation de Aquilon62


En notre siècle certes la difficulté est plus grande qu’autrefois, mais ce siècle est pourtant celui qui a entrepris hardiment de reformer les chœurs des muses, les latines vêtues de la toge, et les grecques vêtues du pallium, les faisant revenir de ces cimes jadis si fréquentées, et qui semblaient désormais inaccessibles et désertées. Il est assurément d’un grand prix de pouvoir estimer les grands esprits de l’Antiquité d’après les images d’eux-mêmes qui nous ont été conservées, et qu’une ou deux générations viennent de restituer après les avoir découvertes dans des monuments misérablement décrépits, et les avoir nettoyées et. polies au point de leur rendre presque leur éclat d’autrefois.
Tout en pensant qu’un grand nombre de ces monuments ne nous sont pas parvenus intacts, nous devons pourtant rendre grâces, et maintes fois, à la providence, de ce que nous avons désormais entre nos mains, émergeant d’un déluge de plus de mille ans, ce qui en est, je crois, la meilleure part. Un déluge désastreux avait en effet englouti les lettres authentiques, les seules dignes de ce nom, et les gardait enfouies, ensevelies sous un si puissant déferlement de barbarie, qu’il est étonnant qu’elles aient pu en réchapper. C’est là un bienfait de la divine providence, qu’elle ait voulu elle-même nous rendre les reliques et les marques des anciens esprits, pour la culture et l’ornement de notre vie.

GUILLAUME Bude (1467-1540) - L’Étude des Lettres, ch. IV
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