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Citation de BRAEM


Ah oui, le terrible carnage, c'est cela qui l'a emporté. Le contrecoup. Si vous avez combattu, vous avez connu ce qu'il a traversé. L'année suivant son retour, il a sombré dans une grande mélancolie. Ca a duré des mois, une année, peut-être un peu plus, je ne sais pas au juste, et puis un jour, Jeanne l'a retrouvé dans la grange, pendu comme un jambon. Peuchère, personne ne voulait l'écouter parler de ce qu'il avait subi pendant ces quatre années d'horreur. Sa femme n'en pouvait plus. Moi-même, son voisin et ami, je tournais le dos quand il commençait sa rengaine. Nous refusions de rouvrir les plaies de cette foutue guerre. J'en ai le remords. Si nous avions su, nous lui devions bien un peu d'attention, eu égard à ce qu'il avait sacrifié pour nous. Un bras, ce n'est pas rien. C'est cette indifférence glacée qui l'a tué, comprenez-vous ? Le silence, c'est parfois pire que le bruit des bombes. Un obus lui a emporté un bras et notre égoïsme a fini de le massacrer.
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