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Citations de Jean-Louis Serrano (23)


Ils, toujours ce fameux ils qui est la cause de tous nos tourments. C'est ils qui nous empêche de vivre dans la quiétude des jours, ils qui nous fait courir, qui nous fait planquer, qui saccage notre travail, qui bousille nos nuits, qui tourmente notre société, du haut jusqu'en bas. L'enfer, c'est bien tous les autres contenus dans ce tragique ils générique.
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Faites qu'il m'aime autant qu'au premier jour car l'amour car l'amour est la seule médecine qui vaille quand il s'agit de soigner la tête et l'âme.
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La douleur est un uniforme qui réunit tous les soldats. Elle en fait des jumeaux dans leur aspect comme dans leur cœur.
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Pour ma part, je ne pensais pas que ces hostilités ressembleraient à une bataille de gosses, ce n'était pas pour rire. C'était l'immense boucherie qui se profilait et le sang versé à flots n'était pas celui des puissants décideurs, mais celui du pauvre peuple.
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Cependant, tous les trois se surprenaient à s'attendrir sur le spectacle de la petite et du malade qui se tenaient par la main sans se parler, sans ressentir la nécessité de maculer le silence avec des mots inutiles.
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Elle ramènerait son époux, quel que soit son état. S’il était valide, elle se réapproprierait le bonheur et s’il était estropié, elle exigerait la pension méritée pour lui rendre la vie supportable. Elle s’était unie à un homme pour le meilleur et pour le pire. Elle avait goûté trop peu au miel avec lui, une poignée de mois seulement, le temps de faire un enfant. Elle demandait encore sa juste part de bonheur. Elle y avait droit. Elle avait résolu de le chercher, de frapper à toutes les portes, de le réclamer, de harceler les officiers planqués jusqu’à ce qu’on lui donne satisfaction : Pierre indemne ou estropié, mais vivant.
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Cette guerre brutale nous avait relégués à la condition de bêtes pitoyables.
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Ah oui, le terrible carnage, c'est cela qui l'a emporté. Le contrecoup. Si vous avez combattu, vous avez connu ce qu'il a traversé. L'année suivant son retour, il a sombré dans une grande mélancolie. Ca a duré des mois, une année, peut-être un peu plus, je ne sais pas au juste, et puis un jour, Jeanne l'a retrouvé dans la grange, pendu comme un jambon. Peuchère, personne ne voulait l'écouter parler de ce qu'il avait subi pendant ces quatre années d'horreur. Sa femme n'en pouvait plus. Moi-même, son voisin et ami, je tournais le dos quand il commençait sa rengaine. Nous refusions de rouvrir les plaies de cette foutue guerre. J'en ai le remords. Si nous avions su, nous lui devions bien un peu d'attention, eu égard à ce qu'il avait sacrifié pour nous. Un bras, ce n'est pas rien. C'est cette indifférence glacée qui l'a tué, comprenez-vous ? Le silence, c'est parfois pire que le bruit des bombes. Un obus lui a emporté un bras et notre égoïsme a fini de le massacrer.
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Je le constate chaque nuit où je te réapprends la tendresse. C'est la meilleur arme pour vaincre la peur, la guerre et toutes ces cruautés crées par les hommes.
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Un homme n'est pas un homme sans le rire.
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Leur bonheur les portait comme un lit.
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Pour la première fois depuis une éternité, ils allaient pouvoir dormir avec un toit au-dessus de leur tête. Ils goûtèrent enfin à une forme de félicité. Un bonheur simple comme admirer une aube rouge, se laver à l’eau claire, se coucher dans l’herbe sans craindre la balle fatale. Se tenir debout en terrain découvert et retrouver la sensation de dominer le monde. Enfoui trop longtemps dans les tranchées, Pierre avait perdu la perception de sa taille, son regard se heurtait aux parois des fortifications. Ses yeux restaient en rase-mottes quand il escaladait les échelles pour observer l’ennemi, et quand il montait à l’attaque en courant, il ne regardait pas plus loin que le bout de ses godillots pour ne pas se jeter en arrière, épouvanté par la mitraille. Désormais, il se sentait grand, fort, invincible. Immortel.
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Elle passait sur ses lèvres une discrète eau de betterave rouge qui contrastait avec l’opale de son teint et le bleu abyssal de ses yeux. Tout en elle exprimait la volonté et la confiance. Elle vivait alors dans une ferme de Saint-Lattier où la famille Cabane tenait une métairie depuis des générations.
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Il a peut-être perdu la mémoire, il a oublié son nom, son adresse, son passé. Je fouillerai la région, je passerai au crible les maisons de convalescence. Je consulterai les livres des cimetières. Mort ou vivant, je le ramènerai chez nous, dit Marie. Sa voix vibrait d’une rancœur fébrile, d’une sourde détermination.
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Aujourd’hui, ils osent insinuer qu’il est passé en Allemagne pour filer le parfait amour avec une Fräulein ! Il aurait oublié sa famille d’ici, sa femme, sa fille, sa ferme ? Ils attendaient tranquillement la fin, eux, dans leurs bureaux parisiens, ils avaient envoyé les autres au casse-pipe. Et c’est ainsi qu’ils les remercient ? C’est abject ! J’ai honte d’être Français ! Ah ! Elle n’est pas belle, cette France-là !
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C’est dans l’épreuve que nous avons vu nos vrais patriotes. Il est juste que nous les distinguions des imposteurs.
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L’horreur avait atteint un point extrême : dans le simple vocabulaire humain, il n’existait pas de mots assez forts pour décrire la barbarie. Du côté allemand, l’urgence de conclure s’imposait, on assistait à une hémorragie de déserteurs. De part et d’autre, le moral des troupes sombrait. Cette sale guerre n’avait que trop duré. Il fallait en sortir, vite, et revenir à la naïveté originelle.
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je ne suis pas là pour vous juger ni vous faire la moral. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous et je ne tiens pas à l'apprendre. Je voudrais simplement vous dire que la vie est courte, et nul ne peut rattraper le temps perdu. Quand on ne dit pas aux gens qu'on les aime alors qu'ils sont encore là, l'occasion ne se représente pas. Après on reste avec les regrets, le sentiment de culpabilité et ce genre de colis qui vous empoisonnent la vie. C'est un poids que l'on garde là sur l'estomac, c'est un cancer qui vous ronge et vous empêche d'apprécier les moments de plaisir. Tout cela parce que l'on n'a pas voulu bouger quand l'occasion a pointé son nez. Un geste, un simple geste, et tout peut recommencer, sainement, différemment. Vous ne vous déshonorerez pas en allant le voir ou en prenant de ses nouvelles.
Je me rends bien compte que je lui adresse un discours débile. Peu de chances de le convaincre avec de tels arguments de vieille institutrice.
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Nous n'avions plus la tête à l'été. Les baignades dans la Bourne ou à Douce-Plage nous paraissaient oubliées à jamais, souvenirs heureux d'un autre temps qui ne reviendra plus. Elle était loin, l'ivresse du Front populaire. Notre monde se refermait.
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Les rares lettres que je recevais me ramenaient à une réalité qui n'était plus la mienne. Lucie m'annonça la venue de sa fille Colette. Elle évoquait Jean, son époux qu'elle me disait très gentil mais que je ne connaissais pas. Il venait de Bourg-de-Péage, de l'autre côté de la rivière.
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