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Citation de collectifpolar


Prologue
La découverte était si stupéfiante que Rodolphe en oublia la vive douleur qui avait transpercé ses mains et ses genoux quand il avait roulé, cul par-dessus tête, entre les tombes. Son vélo gisait un peu plus loin dans l’allée. Voilée, la roue avant tournait encore dans un grincement déchirant.
Rodolphe avait neuf ans, de grands yeux noisette, des cheveux bruns et bouclés et des joues rondes, en dépit de tous ses efforts pour se vieillir et ressembler à ses grands frères. Le front creusé d’une ride profonde, encore hébété par sa chute, il fixait la silhouette allongée devant lui. Sans parvenir à détacher les yeux du regard vide, plus sombre qu’une coulée de nuit, de ce rictus ignoble qui déformait sa bouche et de la… chose fichée entre ses lèvres.
Rodolphe tressaillit.
La voix de mamie lui parvenait aux oreilles, comme dans un rêve cotonneux.
— Rodolphe ! s’époumonait-elle. Mon Dieu ! Tu aurais pu te tuer !
Alerté par ses cris, le gardien du Père-Lachaise arrivait sur les talons de la grand-mère, bien décidé à rétablir le calme des lieux. Rodolphe releva la tête dans leur direction. Sans un mot, il désigna du doigt 10la dalle écartée dont il avait percuté l’angle, le puits opaque de la fosse, le cercueil dont le couvercle avait été arraché… et la dépouille abandonnée à terre.
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