Jean Maison partage sa vie entre une activité de producteur négociant de plantes médicinales biologiques et l'écriture poétique.
Très marqué par Chateaubriand, Cendrars, Reverdy, il adresse ses premiers poèmes à René Char avec qui il liera une forte amitié jusqu'à la mort du poète.
Ses dernières publications incluent "Consolamentum" (Farrago/Léo Scheer, 2004), "Hommage à Jean Grosjean" (Gallimard/NRF, 2007), "Araire" (Rougerie, 2009),
"Le premier jour de la semaine" (Ad Solem, 2011).
En 2014, il a reçu le Prix de poésie Charles Vildrac pour "Le Boulier cosmique".
Au calme d’une heure tardive
L’écoute du givre posé sur l’écorce
L’abord vertical des palins
Soulignent cet entre-deux mondes
Ce bleuet de neige
Ce morceau de nuit
Qu’un voyageur rapide
Prendrait pour un astre tombé.
Le jour essaye d’interrompre la patience
Des fils étroits nacrent la mousse
Qui couvre la toiture
Ils cachent cette passion du désastre
Qu’un signe aurait suffi à combler
Et qui ruine une vie dans son ossature
Ecartant du lendemain
La révélation de ce qui doit s’unir.
Les cieux orangés s’expatrient
La promesse au centuple bleu
Livrée à la douceur
De chaque linge heureux
Se disperse hors des violences anciennes
Dans le sarment des nuits
Tu oublies
Si l’on heurte ta main
D’être avec ce papier
L’angle ultime
Marie
Je vous prie quand le feu nous regarde
Et quand vos mains
Si tendres qu’elles furent
Nous ignorent à l’heure du désespoir
Je vous demande
Si nos granges en feu
Ressemblent à ces mots d’amour
Qui bordent la lumière du matin
Lorsque la pluie éveille
Les passants de sa danse anxieuse.