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Citation de Maspero76


Le lendemain, pour l’enterrement, il fait affreusement chaud. La sueur mêlée à l’eau de Cologne auréole les chemises, et sur le front de la morte, qu’on aperçoit dans le cercueil ouvert, perle une étrange rosée. Devant elle, on défile encore ; retardataires, curieux, laiderons se repaissant de l’immanente justice qui fait que, très souvent, les beautés sont fragiles ; tous passent, brisant de leurs dos, de leurs nuques, de leurs pauses trop longues devant le catafalque, le lien des yeux, celui que le veuf, debout à quelques pas, voudrait indéfectible ; et François la fixe, depuis plus d’une heure déjà, et n’a pas bougé d’un cil ; bien sûr on vient l’embrasser et dire "condoléances !", mais lui ne répond pas, ne vous regarde pas, il la fixe, et ce regard puissant pourrait vous transpercer si, à cet instant, vous partagiez le même univers, mais non, vous ne risquez rien : lui est ailleurs.
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