Nationalité : France
Né(e) à : Reims , 1947
Mort(e) à : Verzy , 1992
Né(e) à : Reims , 1947
Mort(e) à : Verzy , 1992
Biographie :
Né en 1947 de parents bretons, travailleur en usine devenu professeur de Philosophie, Jean-Marie Le Sidaner est mort en 1992. " Écrivain rare, singulier et d'une lucidité si nette qu'elle devenait une exacte ironie " (André Velter), il était également un homme de revues qui a collaboré aux Lettres françaises, à Esprit, à la NRF à Europe, à Art Press, au Nouvel Observateur, au Magazine littéraire... Essentiellement poète, mais aussi critique littéraire, critique d'art, essayiste, auteur d'anthologies, " expérimentateur ", coscénariste avec Michel Butor d'un film sur Rimbaud, Jean-Marie Le Sidaner a publié plusieurs textes de fiction.
Il a reçu à titre posthume, en 1992, le prix Roger Caillois pour l'ensemble de son œuvre. La totalité de ses écrits, à l'exception des essais, des critiques et de la correspondance, est regroupée dans les deux tomes de ces Œuvres littéraires
+ Voir plusNé en 1947 de parents bretons, travailleur en usine devenu professeur de Philosophie, Jean-Marie Le Sidaner est mort en 1992. " Écrivain rare, singulier et d'une lucidité si nette qu'elle devenait une exacte ironie " (André Velter), il était également un homme de revues qui a collaboré aux Lettres françaises, à Esprit, à la NRF à Europe, à Art Press, au Nouvel Observateur, au Magazine littéraire... Essentiellement poète, mais aussi critique littéraire, critique d'art, essayiste, auteur d'anthologies, " expérimentateur ", coscénariste avec Michel Butor d'un film sur Rimbaud, Jean-Marie Le Sidaner a publié plusieurs textes de fiction.
Il a reçu à titre posthume, en 1992, le prix Roger Caillois pour l'ensemble de son œuvre. La totalité de ses écrits, à l'exception des essais, des critiques et de la correspondance, est regroupée dans les deux tomes de ces Œuvres littéraires
Source : http://www.decitre.fr
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Citations et extraits (2)
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Pierre AUTIN-GRENIER
La paire de galoches devant la porte, témoigne : la maison est bien vivante, – toujours ! Il va revenir celui qu'ils sont venus secouer du sommeil à l'aube, le fusillé. Depuis longtemps déjà lui courait dans la tête une petite fille démente, poussant devant elle un cerceau de fer. Lui, obstiné, grattait de ses doigts la terre des morts. Pour y découvrir, à ce que l'on sait, de considérables secrets… Malgré les hommes du matin il reviendra chez lui, nous le croyons tous ; l'idiot lui-même l'a dit. Que peuvent les nouvelles lois contre deux galoches bourrées de paille qui attendent devant la porte ? Et qui, autre que lui, oserait tourner la clé dans la serrure sans se couvrir de déshonneur ? En vérité il marche déjà vers le seuil de sa maison (qu'importe cette balle qu'il a en travers de la tête !) tout le monde ici le sent, encore plus fort qu'on ne sent le vent lorsqu'il déracine les vieux amandiers. Ce retour qu'on lit certain dans le regard silencieux des uns et des autres, voilà bien ce que craint le Capitaine de la Garde et l'épicier aussi qui fournit la garnison. En attendant les vieilles du village prennent patience, portant fières leur tristesse le front haut. Aucune ne mourra qu'on ne l'ait revu ! La nuit dernière une main a osé écrire à la craie, en larges lettres blanches sur le mur de l'école « Le Voilà ! » L'orage, à midi, n'a rien démenti.
(p.41)
La paire de galoches devant la porte, témoigne : la maison est bien vivante, – toujours ! Il va revenir celui qu'ils sont venus secouer du sommeil à l'aube, le fusillé. Depuis longtemps déjà lui courait dans la tête une petite fille démente, poussant devant elle un cerceau de fer. Lui, obstiné, grattait de ses doigts la terre des morts. Pour y découvrir, à ce que l'on sait, de considérables secrets… Malgré les hommes du matin il reviendra chez lui, nous le croyons tous ; l'idiot lui-même l'a dit. Que peuvent les nouvelles lois contre deux galoches bourrées de paille qui attendent devant la porte ? Et qui, autre que lui, oserait tourner la clé dans la serrure sans se couvrir de déshonneur ? En vérité il marche déjà vers le seuil de sa maison (qu'importe cette balle qu'il a en travers de la tête !) tout le monde ici le sent, encore plus fort qu'on ne sent le vent lorsqu'il déracine les vieux amandiers. Ce retour qu'on lit certain dans le regard silencieux des uns et des autres, voilà bien ce que craint le Capitaine de la Garde et l'épicier aussi qui fournit la garnison. En attendant les vieilles du village prennent patience, portant fières leur tristesse le front haut. Aucune ne mourra qu'on ne l'ait revu ! La nuit dernière une main a osé écrire à la craie, en larges lettres blanches sur le mur de l'école « Le Voilà ! » L'orage, à midi, n'a rien démenti.
(p.41)
Vahé GODEL
À force d'être
silencieux et nus
dépourvus de fenêtres
les murs m'ont revêtu
de leur ombre de leur silence
et de leur dénuement
(p. 89)
À force d'être
silencieux et nus
dépourvus de fenêtres
les murs m'ont revêtu
de leur ombre de leur silence
et de leur dénuement
(p. 89)
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