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Citations de Jean Martet (4)


Nous nous figurions, quand l'ouragan commença à siffler, que cela durerait quelques heures.... Cela dura neuf jours !... neuf jours pendant lesquels nous ne sortîmes de la hutte qu'à quatre pattes, pour aller donner à manger aux chiens, qu'à chaque visite nous trouvions acculés par le vent dans un coin du chenil, droits sur leurs pattes, poils hérissés. Neuf jours qui pour nous furent un supplice; je les passais à boire, boire, fumer, dormir, tailler des bouts de bois avec mon couteau, d'un geste machinal et idiot...
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Je le regardai, à la fois surpris de le voir penser de telles choses et frappé de cette image: de ces soixante hommes, de ces trente enjambées qui nous séparaient de Rome...
- Mais, lui dis-je, vous en connaissez, vous, des gens qui ont gardé ainsi des souvenirs du temps des Romains?
- J'en ai connu plusieurs, fit-il, mais ils sont morts à peu près tous et j'ai bien peur qu'ils n'aient pas passé leurs souvenirs à leurs enfants... Les souvenirs, on s'en moque un peu, à présent... Mais tiens, il y en a un qui est encore de ce monde... Si tu veux, on peut aller lui dire un petit bonjour...
- Et qu'est-ce qu'il fait, mon oncle, ce bonhomme qui a connu César ? demandai-je, moitié sceptique, moitié sérieux.
- Il est cordonnier, me répondit l'oncle. Viens, il n'habite pas loin... rue du Mont-de-Piété... A moins que les choses du passé ne te laissent indifférent...
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Va à l'or. Dans un an tu m'en diras des nouvelles. Moi, j'en ai ramassé de quoi faire craquer sous le poids cette table-là... Un moment, dans les criques du Meeka, j'en trouvais... j'en trouvais !... c'était une chose extravagante !... Je ne savais plus où le mettre... Je rentrais à la hutte avec mon sac, mes poches, mon chapeau, tout ça plein, plein d'or... d'or net, frais... Quelle folie !... Où est-il passé? Je l'ai joué... Pourquoi ? Mystère !... Je n'aime pas le jeu... Le gain m'indiffère.... La perte ?... je m'en moque.
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Je restais parfois pendant des heures, le soir, quand la grosse chaleur était tombée, penché au dessus de l'eau, à l'avant, à regarder les requins tourner autour de nous, et, véritablement, je n'éprouvais pas plus de crainte à la pensée que je pourrais basculer par-dessus bord que je n'avais envie de provoquer cette basculade. Mort ou vie, tout cela était pour moi la même chose, la même mixture. (p.96)
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