Citations de Jean-Michel Leterrier (68)
Retarder ou différer certaines lectures c'est se mieux préparer à elles, se hisser patiemment à leur hauteur.
Si l'on peut tuer les hommes, étouffer les idées, on ne peut pas réduire au silence un livre.
Longtemps la lecture a représenté un outil de promotion social.
Les hommes d'affaires se sont toujours chargés d'enseigner eux-mes l'arithmétique afin que personne ne puisse vérifier leurs comptes.
A l'heure où se généralise une culture de large consommation engendrant souvent statisme et passivité, la lecture, pratique culturelle active et dynamique, est un acte de résistance et de liberté.
Lire est une activité de création, de reconstruction qui implique l'usage de fonction particulière : mémorisation anticipation , projection identification, imagination.
La lecture est en elle-même pourvoyeuse de progrès, entremetteuse de connaissances et dispensatrice de plaisirs.
Lire ce n'est pas entrer dans un produit, c'est entrer en production.
Il faut que recule et cesse la crise pour que ceux qui sont exilés de la lecture retrouvent la volonté, la motivation et le plaisir d'aller chercher dans les livres, des idées, des savoirs, des rêves et des plaisir qui, souvent jugés par eux inutiles, leur sont de faits interdits.
Les bibliothèques travaillent au développement du gout de la lecture, elles sont une immense vitrine pour les auteurs, les éditeurs et les libraires, elles assurent la conservation des ouvrages.
L'action des bibliothèques et celles des libraires sont complémentaires.
Les bibliothèques jouent un rôle décisif pour l'ensemble de la chaine du livre. La lecture gratuite est un véritable investissement à terme qui rejaillit inévitablement sur l'édition.
De la même manière, il convient d'aider les petits et moyens éditeurs, garants du pluralisme et de la vitalité de l'édition. Il faut limiter, dans ce même esprit, la concentration de l'édition.
Il faut que cesse l'étranglement des libraires qui conduisent actuellement bon nombre d'entre elles à la faillite.
L'Etat doit consacrer des moyens importants à la culture et à la lecture publique.
La lecture doit être décrétée priorité nationale. Son élargissement nécessite par conséquent une vaste est audacieuse politique du livre et de la lecture.
C'est pourquoi le livre doit être reconnu objet de plaisir et la lecture outil de liberté.
Alors oui, aux livres, citoyens.
Oui, lire c'est choisir délibérément de vivre à plein temps, en grand, c'est décider de vivre en liberté.
Lire c'est être moins vulnérable, moins dépendant, donc plus autonome et plus libre.
Car lire c'est avant tout choisir. Choisir - un - livre. Choisir - sa - lecture. Choisir le moment, le rythme. Lire, c'est choisir de vivre mieux, de voir plus large, de penser plus profond, de ressentir plus fort.
Car le livre est vivant, la preuve en est que s'il n'est pas ouvert et lu, il meurt, se décompose, s'affaisse en poussière.
A moins qu'une âme charitable ne vienne abréger ses souffrances. Car l'euthanasie, ici appelé pilonnage, si, elle est refusée aux hommes est accordée aux livres, venant mettre un therme, au désespoir de ceux qui par malchance n'auront pas connu la joie d'avoir été choisis. Car lire c'est avant tout choisir.
Le livre est le fil rouge qui relie les hommes.