Rossignol, roi des bois, vous, tourtre solitaire,
Linottes, et tarins, et vous chardonnerets ;
Gentils musiciens des champs et des forêts,
Qui vous plaignez du mal dont je ne me puis taire,
Donnez commun secours à un commun affaire :
Plus heureux j’en serai ; plus heureux vous serez.
Ainsi les trébuchets, les gluaux et les rêts
Des traîtres oiseleurs ne vous puisse mal faire !
Je vous pri mes mignons, et vous conjure tous,
Si vous reconnaissez un oiseau entre vous
Que l’on appelle Amour, c’est lui qui nous affole :
Des ongles et du bec, dont vous êtes armés,
Bourrez-le moi si bien et si bien le plumez,
Que jamais le cruel en nos cœurs ne revole.