AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Perugino


Sitôt parvenue aux portes de la Cité de Dieu, les jeunes âmes m’assaillirent.
— Toi qui viens de Paris, raconte-nous !
— Toi qui fus l’âme de Charles Baudelaire, comment c’était ?
L’ascension m’avait épuisée. Ici, où tout n’est que luxe, calme et volupté, je n’aspirais qu’au repos éternel. Mais les jeunes âmes ne l’entendaient pas ainsi. Elles voulaient tout savoir de ma vie antérieure ; elles voulaient tout connaître de mes années profondes.
Leur curiosité est bien compréhensible. Toutes veulent être l’âme d’un poète. Mais ce n’est pas chose facile. On est secouée, ballottée ; on monte, on descend, c’est alternativement exaltant et dangereux. Dans mon cas ce fut pire.

Quant à Paris, en disant la vérité sur ce qu’il est devenu, je crains de faire perdre aux jeunes âmes leurs illusions, cet aliment si nécessaire à leur élan. D’un autre côté je ne peux me résigner à mentir, et ce dilemme me déchire.

Pour le résoudre, je cherchais une formule d’introduction suffisamment équivoque. Alors m’est revenue cette réaction que Charles avait eue en franchissant le nouveau Carrousel du Louvre.
— Le vieux Paris n'est plus…
— La forme d'une ville change plus vite, hélas ! que le cœur d'un mortel, reprirent en chœur les jeunes âmes qui toutes connaissent les vers du Cygne, le meilleur poème de nos Fleurs du Mal.
Puis elles éclatent de rire.
Mais en moi, c’est un autre chant qui s’élève.
Horrible vie ! Horrible ville !
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}