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Citation de Danieljean


Dans « Espagne », l’hommage de Mann au peuple espagnol est superbe : « Liberté et progrès ne sont pas encore chez ce peuple des notions rongées par l’ironie et le scepticisme. Il croit en elles, comme dans les valeurs les plus hautes et les plus digne de son effort. Il y voit les conditions mêmes de son honneur national. » En 1952, Camus fait de ce peuple « l’aristocratie de l’Europe ». Les raisons pour lesquelles ces grands firent de l’Espagne un cas à part ainsi se dévoilent.



Lorsque Camus énonce cette vérité, qui pourrait passer pour être connue de lui seul, avec son sang espagnol – sa mère est de Majorque – il a sous les yeux le sinistre spectacle des « démocraties » accueillant Franco dans le concert des nations, au sein de l’Unesco, organisation liée aux Nations unies et chargée du patrimoine culturel, dont le siège est à Paris. Franco, hier allié de Hitler et de Mussolini, aujourd’hui courtisé par les « démocraties » au nom de la guerre, froide, les opposant à l’Union soviétique. Qu’importe si, à Madrid, le pouvoir continue de garrotter les opposants, si Lorca, assassiné en 1936, poète lumineux dans une Espagne assombrie, y est toujours interdit ! Camus nous en a averti : « Un gouvernement, par définition, n’a pas de conscience. » Seule cette « aristocratie de l’Europe » est capable à ses yeux de défendre ce qu’il y a « de meilleur en nous ». Ce faisant, il rend le terme « aristocratie » à sa définition première, étymologique, « le gouvernement par les meilleurs ».
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