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Critiques de Jean-Pierre Cuny (3)
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La Prodigieuse aventure des plantes

La Vie, dans son essence, est une forme de pensée qui ne se pensant pas elle-même est, de ce fait, immédiatement agissante ; elle est à la fois pensée pure et volonté absolue.



Les plantes, par nature essentiellement douées de vie, sont donc aussi des êtres pensants qui évoluent dans l'espace et dans le temps, se métamorphosant sans cesse, et comme tous les êtres vivants, elles s'adaptent à leur environnement, le conquiert et, suivant les circonstances, s'y métamorphosent...



Tout être vivant, inscrit dans les grands règnes de la nature, est doué d'intelligence mais ceci à des niveaux différents quant aux capacités et aux visées de ladite intelligence.



- Intelligence où la pensée agit (édifie) : règne végétal = croissance



- Intelligence où la pensée éprouve (mouvement) règne animal = croissance + ressentir



- Intelligence où la pensée se pense-elle même en tant que contenu, qu'activité et que sujet pensant. Chez l'Homme = croissance + ressentir + soi-conscience.



Si elle est manifeste dans les effets, chez la plante et dans les comportements chez l'animal, l’intelligence, au stade suivant, chez l'homme est, en plus, « formulée » puisqu'elle investit le langage verbal.



C'est de ce point de vue où le vivant doué d'intelligence - que nous qualifierons de cosmique - qu'il faut considérer « La prodigieuse aventure des plantes » cet ouvrage particulièrement instructif sur le monde végétal, co-écrit par Jean-Marie Pelt et Jean-Pierre Cuny.



En tout, il faut savoir considérer « l'Intention », qui est toujours à l'origine d'un événement et, plus encore, lorsqu'il s'agit d'une création… on oublie toujours « l'Intention ». Relevant un fait ou un phénomène nouveau, le recensant, puis en en analysant ses effets, en cherchant la cause, souvent indécelable au niveau de sa genèse puis, le replaçant dans le temps, on a tôt fait d'en faire un « postulat source » dont l'origine n'est jamais vraiment identifiée.



Face à l'inexplicable on place donc un postulat non défini, non caractérisé... mais, ne serait-ce qu'en soupçonnant une Intention quelconque et voilà que de nouvelles portes s'ouvrent sur les origines du monde et ses paliers d'évolution....



Nous trouvons bien cette notion de l'intention dans ce qui est décrit et méticuleusement expliqué dans La prodigieuse aventure des plantes. Et, pour que ce soit digeste au niveau de la compréhension, le langage est merveilleusement imagé, le vocabulaire demeure simple et le ton, souvent emprunt d'humour. Nous restons en permanence dans le monde du vivant où la pensée, loin d'être lettre morte en se trouvant pétrie d'abstractions à partir de termes ronflants, demeure en permanence, elle aussi, vivante... vivifiante...



Dès que nous entreprenons cette lecture nous constatons que les auteurs n'ont pas peur de certifier que le monde des plantes nous est plus que familier étant à l'identique de ce que nous sommes en tant qu'entités évolutives, soumises à des mœurs, ayant des comportements singuliers même si les plantes, par principe, restent immobiles et silencieuses...



Les plantes s'inscrivent dans le monde où nous nous trouvons également, elles constituent non seulement notre environnement mais sont aussi incluses dans notre propre nature au niveau physique et vital.



Le récit alerte et savoureux des auteurs nous entraînent loin des discours scientifiques des férus du classement d'espèces dans d'interminables répertoires à partir de descriptions botaniques tatillonnes, alambiquées et « surlatinisées », dans un univers où l'ordonnancement des idées inhérentes à la vie et à l'évolution des plantes nous apparaît dans toute son authenticité originelle manifeste du Vivant créatif et imaginatif. La plante dans sa vérité toute nue …



Et disant cela, nous voici au cœur de ce que nous révèlent ces plantes ingénieuses par l'enseignement qu'en fait notre perspicace et talentueux duo d'auteurs.



Car ces plantes n'ont qu'un but essentiel : se reproduire et pour cela elles n'ont qu'un moyen : la conquête du milieu terrestre où elles ont été déposées. Et là, placées à la fois dans le temps et dans l'espace, elles vont, tout au cours de l'évolution s'étalant sur des millions d'années, développer une somme de solutions toujours innovantes résultant d'une ingéniosité époustouflante, pour s'adapter, vivre et survivre.



A propos des roses, ( page 190), Jean-Marie Pelt nous dit ceci :



« Mais la rose des jardins n’existe pas à l'état sauvage. Les roses sauvages, en fait, ce sont les églantiers... Ce sont les horticulteurs qui ont fait les roses modernes. Comment ? A force de sélection, en obligeant peu à peu, patiemment, les étamines de l'églantier à se transformer en pétales... L'homme ne fait d'ailleurs que copier la nature. Pour s'en rendre compte, il suffit d'observer par exemple un nymphéa : on voit très bien comment, de l'intérieur, vers l'extérieur , la fleur transforme progressivement ses étamines en pétales... Avec toutes les étapes intermédiaires...



Ce genre de phénomène avait beaucoup frappé Goethe qui consacra une part de ses recherches scientifiques à la métamorphose des plantes. On comprend mieux aujourd'hui ce type de métamorphose quand on se souvient que dans chaque cellule d'un nymphéa – comme d'un homme – il y a potentiellement le programme de l'être tout entier... la cellule ne se spécialise au sein d'un organe, que selon les besoins. Et il peut se trouver, comme ici, qu'elle cultive l’ambiguïté, préférant ne pas choisir franchement. »







Dans ce passage on constate combien est prégnante l'adaptation au milieu la métamorphose en résultant et au, delà de l'arbitraire, l'Intention caractérisant la plante dont la fleur est, à la fois, ce complexe et merveilleux organe reproducteur à « géométrie variable »...



A la page suivante, il poursuit avec ce qui constitue un bref récapitulatif du long parcours évolutif de la plante au cours des ères de l’histoire de la Terre :



Ainsi, du saule à la rose, nous voyons que depuis 100 millions d'années, la hantise des plantes, c'est protection maternelle et infantile. (encore une Intention).



D'abord, la plante abandonne sa cellule femelle dans l'eau (L'eau étant, à l'origine, le milieu à partir duquel la plante a évolué avant de conquérir le sol terrestre nous enseigne-t-on dans les premières pages du livre) donc, reprenant : D'abord, la plante abandonne sa cellule femelle dans l'eau, à l'aventure : ce sont les algues. Puis elle apprend à l'enfermer dans une urne : ce sont les mousses et les fougères. Puis elle construit des parois autour de l'urne et invente l'ovule : ce sont les conifères. Puis elle enferme l'ovule dans un ovaire, comme chez les plantes à fleur. Mais l'ovaire est encore à l'air libre, sur un présentoir, comme chez le magnolia. Enfin, peu à peu, la fleur apprend à enfouir ses ovaires dans son ventre, comme dans la pomme. C'est le système des poupées russes, qui s’emboîtent les unes dans les autres.



Évidemment, chaque fois, le chevalier Pollen doit franchir une enceinte supplémentaire pour atteindre Superwoman, la cellule femelle... qui, heureusement, pour l'aider, lui envoie sa super-hormone.



Cette étonnante description servi par l'imagination et l'humour narratifs de l'auteur, nous montre comment graduellement la plante a évolué et constitué des espèces végétales diversifiées à l'infini dans le but de toujours être mieux fécondée et de toujours mieux protéger sa progéniture.





Et maintenant à partir de ces bases, nous pouvons encore approfondir nos connaissances avec cette lecture où Jean-Marie Pelt nous dévoile de façon encore plus intime et nuancée, la grande aventure amoureuse des plantes, ce qui permet que nous en apprenions aussi beaucoup sur nous-mêmes.



"Après avoir lu cet ouvrage, vous ne regarderez plus jamais une fleur comme avant !" Nous confie l'auteur.







Là où il n'y a pas d'intention, il n'y a rien qui puisse entrer dans le champ d'une quelconque conscience et donc, par là même, il n'y a pas d'existence. Ce qui revient à dire qu'il n'y a pas de Vie sans Intention...







Et, l'Amour, en est la plus élevée, et aussi, la plus noble ...
Lien : http://www.mirebalais.net/20..
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La Prodigieuse aventure des plantes

D’une plume pimpante et légère, Jean-Pierre Cuny, sous l’expertise scientifique de Jean-Marie Pelt, révise l’évolution des plantes, depuis le bouillon de culture originelle à la mise en place des stratégies amoureuses des plantes.



Stratégie amoureuse, dites-vous ? Anthropomorphisme, alors ? Non. Dans sa préface, J.-M. Pelt, explique ses hésitations avant d’accepter de cautionner cet ouvrage. Il explique justement qu’il craignait cette perception, et c’est justement pour cela que ce livre fait réagir.



Pour avoir eu des échos de lecture de cet ouvrage, je constate que les avis sont partagés. Les esprits cartésiens n’apprécient pas ce côté « léger » donné au récit, c’est une atteinte au sérieux scientifique, au scandale !



Mais pour d’autres, qui souhaitent comprendre l’évolution, sans buter sur des noms latins et des termes scientifiques et très techniques difficilement mémorisables toutes les dix lignes, alors ce livre est parfait. Chaque chapitre correspond à une étape de l’évolution, depuis les algues, les mousses, les fougères, en passant par les graminées, les arbres, pour arriver à l’orchidée.



Quelles stratégies sont mises en place pour perpétuer l’espèce ? Tout se développe pendant des millions d’années, expliquant la situation aujourd’hui des différentes espèces. Pourquoi recourir aux pollens, aux graines, au vent, aux insectes, aux oiseaux ou aux chauves-souris ? Quels sont les dangers de la reproduction ? Les moyens mis en place pour donner plus de chance à la survie de l’espèce ?



Vous saurez tous sans vous vous ennuyer, et sans vous arrachez les cheveux. La plume est agréable, parfois coquine, toujours légère et amusée, avec de nombreux clins d’œil aux activités humaines. Un régal qui permet d’apprendre en s’amusant. C'est donc un ouvrage de vulgarisation, mais dans le bon sens du terme, car la rigueur scientifique est au rendez-vous. On comprend tout, mais on ne nous prend pas pour des idiots, et chaque terme employé est expliqué et mis en situation.

(un très léger bémol : les jeux de mots parfois un peu trop simplistes).

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La Prodigieuse aventure des plantes

Jean-Marie Pelt et Jean-Pierre Cuny s’attèlent à une tâche délicate et périlleuse : expliquer des millions d’années d’évolution végétale en un peu plus de 200 pages tout en ne noyant pas le lecteur dans des explications ardues et incompréhensibles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils s’en tirent haut la main !



Pour une fois, le héros n’est pas un personnage en chair et en os mais plutôt en chlorophylle ! Depuis la vie « format » unicellulaire, en passant par les mousses, les fougères et j’en passe jusqu’aux plantes à fleurs, ce véritable voyage est l’occasion d’apprendre une multitude de choses sur le monde végétal sans bouger de chez soi.



Car, ne vous y trompez pas, bien que les auteurs usent d’un langage et d’un vocabulaire qui rendent la botanique aussi passionnante qu’accessible, ils nous retracent l’évolution végétale avec une connaissance et une exactitude toute scientifique. Et je dois avouer que c’est là ce qui m’a le plus impressionné, les auteurs réussissent à nous livrer un véritable cours de biologie végétale aussi instructif que passionnant et déluré ! Pour le coup, j’avais vraiment le sentiment de refaire mes cours de botanique (inéluctable en pharmacie, un classique !) de 2ième année, mais dans une forme toute nouvelle, à savoir moins scolaire et insipide. A vous rendre fan de botanique !



Tout deux savent en effet capter l’attention de leur lecteur et le tenir en haleine tout au long de cette épopée végétale grâce à un ton humoristique, un discours dénué de termes trop scientifiques et mots imprononçables. Mieux, ils n’hésitent pas à railler (avec gentillesse) le langage compliqué des botanistes s’attirant d’emblée la sympathie de son lecteur. Avec eux les termes tels que Borraginacées, Scrophulariacées passent tout seul et leurs éclairages étymologiques concernant certains noms les rendent presque sympathiques.



Dans ce livre, ce sont donc les plantes qui détiennent le rôle principal du grand film de l’évolution. On fait des découvertes aussi incroyables que fascinantes (pourquoi le ciel est bleu, quel est l’arbre le plus gros, le plus vieux… si vous voulez le savoir, vous savez ce qui vous reste à faire ;-)). On apprend encore comment le monde animal vit en parfait équilibre avec le monde végétal, chacun dépendant étroitement de l’autre.



C’est aussi une façon ludique d’appréhender l’évolution, de constater à quel point ce n’est pas un phénomène linéaire mais ramifié avec des impasses, des « retours en arrière »… (c’est pas pour rien qu’on le représente sous forme de branches d’arbre !). Quant à la fin, on ne saurait faire plus belle conclusion.



Au niveau de la forme, les chapitres débutent par un cours paragraphe reprenant les grands termes qui seront abordés, avec des tournures aussi drôles que qu’attrayantes. Chaque chapitre est lui-même subdivisé en sous-parties aux titres aussi évocateurs que drôles.



Vous l’aurez compris, les auteurs ne manquent ni d’humour, ni d’inventivité : usant de jeux de mots, de formules burlesques à tout bout de champ (c’est le cas de le dire), on en devient incapable de lâcher le livre. On rit à de nombreuses reprises et on ressort de cette lecture avec le sourire jusqu’aux oreilles !



Si vous connaissez déjà la fabuleuse histoire de l’évolution végétale, vous la redécouvrirez avec humour ; si vous êtes novice en botanique, vous allez vous prendre d’affection pour les végétaux. Dans tous les cas, vous ne regarderez plus les plantes du même oeil !



Un véritable coup de coeur, un livre à lire et à relire, que tous les passionnés doivent avoir dans leur bibliothèque et à offrir sans retenu !
Lien : http://afleurdemots.nhost.me..
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