Manque de chance, si les jambes de Maryse me ravissaient, ses tics de langage polluaient mes oreilles et la plupart de ses goûts m’accablaient. (Je tiens à évoquer cet épisode de ma vie car il met en valeur l’étendue de ma lâcheté face à la force de mes pulsions primaires.) «Qu’est-ce que c’est sympa», s’exclamait-elle devant toute chose, un œuf à la coque, un éditorial d’Alain Duhamel, la théorie de la réincarnation, un film ouzbek, la cagoule du sous-commandant Marcos, un air de banjo. Vous lui fournissiez un envol de goélands, un ciel de traîne, la majesté d’un océan, elle les additionnait et le résultat était forcément « sympa ».