Il se demande encore
si la vie est grave
si le désir se porte
à la boutonnière
si l'on met indéfiniment
des rustines à ses rêves.
Je creuse, dans l’aventure humaine, un sillon avec un cure-dent.
Pourquoi s’acharner à écrire puisque ça n’est d’aucun secours ?
Ce que la vie nous réserve, elle nous le réserve si bien qu’on n’en voit jamais la couleur.
La solitude n’est pas supportable, la relation non plus. On choisit quand même la relation, parce que l’autre a toujours plus de substance que soi, on préfère une opacité à un néant.
Dire que l'on a rencontré les frères Lumière dans le noir!!!
Je n’ai aucun sens de la filiation, ce pur produit de hasard et de génération humaine… parents, enfants, etc. On doit se prosterner devant ce phénomène ovulaire et séminal : la société ne résiste que grâce à cette sacralisation.
Encore un qui est mort, que je ne croiserai plus poussant sa bicyclette dans les rues de Chinon. Je ne trouvais rien à lui dire – une vieille connaissance pourtant. Un pensum de moins.
Si une opinion – à laquelle j’adhère – est défendue devant moi avec âpreté, je m’en désolidarise aussitôt.
Ma mémoire fait des faux.
C'est dommage que les films soient en noir et blanc... On ne voit pas les beaux yeux bleus de Michèle Morgan!
- Le cinéma parlant est arrivé!!! Les acteurs parlent!!!... Les acteurs parlent!
- Et toi... si tu pouvais te taire!!!
- Un film de cette époque ne dure que 2 ou 3 minutes.
- ... que 2 ou 3 minutes???
- Mais c'est trop court!
- Vous imaginez "la guerre des étoiles" en 2 minutes??? Hi! Hi! Hi!
- Eh oui, Pierrette, tu viens de créer un flip book, ou folioscope.
- Je suis une inventeuse! Je suis une inventeuse!!
- Hum hum!... Désolé de te décevoir, mais le flip book existe depuis très longtemps.
Aucun génie ne sortira de là et tu ne t'appelles pas Aladin que je sache...
On m’a donné la vie, j’ai acheté tout le reste.
Quel écrivain de ma génération n’a pas fait sa petite crise de N(E)RF ?
Une question qu’on me pose parfois, « alors tu écris toujours ?... » me nullifie au-delà du pensable. Dans les affres je cherche vainement une réponse quand mon interlocuteur depuis longtemps passé à autre chose se demande à quoi je pense.
J’ai honte d’avoir cru si longtemps que tracer trois lignes sur du papier (et les publier) me dispensait de tout le reste, de m’instruire, de m’informer, de prendre des décisions, de m’apercevoir de la présence des autres, d’aimer, de travailler... enfin d’être un homme.
Humm ! Hum !!! C'est trop bruyant ici... Venez avec moi dans la page suivante, je serai plus tranquille pour vous expliquer un détail.
Vous n’avez pas de cancer me dit mon urologue avec une pointe de déception dans la voix.
Dans le vent qui se lève : la raideur militaire de l’épicéa contraste comiquement avec les contorsions concupiscentes des jeunes bouleaux.