Les hurlements du vent couvraient le piétinement du cortège, on avançait tête baissée, le souffle coupé, se fiant pour le chemin à celui qui vous précédait, préoccupé avant tout de ne pas s'envoler. Grand-mère et maman avaient ôté leurs voilettes, grand-père tenait fermement son chapeau à la main, d'autres couraient après un béret ou un foulard. Le corbillard tanguait, tiré par le cheval de monsieur Biloche, ses draperies noires claquaient, s'agitaient comme une nuée de corbeaux autour du corps.