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Citation de Calvera


Le « compliment » de Roger Soubie


Le « compliment » de Roger Soubie

Boris Grinsson

Affable, Grinsson a de bonnes relations avec ses collègues, surtout Morvan et Rojac, qu'il apprécie. Il aime bien Roger Soubie, son « bon copain », quoique ce dernier l'impressionne. Un jour de 1947, au bureau de la MGM , il retrouve Soubie qui contemple une affiche que lui, Grinsson, vient de terminer. C'est Le Facteur sonne toujours deux fois de Tay Garnett d'après le roman de James Cain. Lana Turner, sex symbol des années 40, est en soutien-gorge de satin, enlacée dans les bras fermes de John Garfield, leurs regards coupables se croisent à peine. L'étreinte des deux amants, lumineuse, tranche sur un fond bleu-noir, imprécis et tragique.

Grinsson regarde son collègue, se demandant bien à quelle sauce il va être mangé, car il n'est pas encore assez sûr de lui. « Soubie était un garçon un peu rude, un vrai parigot qui, à l'âge de 17 ans, était parti volontaire pendant la première guerre mondiale. Il avait conservé cette allure d'ancien combattant, et puis il avait une dizaine d'années de plus que moi » raconte Grinsson dans ses souvenirs. Alors soudain Soubie se tourne vers son cadet et de son air bourru lui dit :

- « Mon vieux, tu es foutu ! »
- « Et pourquoi ? » demande Grinsson, surpris.
- « Parce que jamais plus tu n'en feras une aussi belle ! » rétorque Soubie.
- « C'était sa manière de vous faire un compliment » conclut Grinsson.

JEAN SEGURA - RUE DES COLLECTIONNEURS MAGAZINE
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