LOUANGE
LE POÈME AU GUÉ DE JABBOK
Mot à mot, silence à silence,
De la touffe opaline à la dure vertèbre,
Ma page tu la connais.
Poussière dispersée, famine en tourbillon,
La trompette sonnera une seule fois,
Ma page sera sous ton regard.
Tous les plaisirs du Môle,
Ta salive dans l'herbe,
Un radar dans les oxalis,
Le sillage d'un ongle dans le pelage d'un fennec,
Un clou de girofle, un peu d'écume à mon balcon,
D'une seule lecture dans la page.
Cette stèle de graffiti,
Cette nuit d'interrogations,
Cet œil de cyclope, ce gouffre de jade,
Tandis que sonnera une seule fois la trompette.
Lumière réfractée en son propre soupir,
Mésange sur la plaie diluvienne. Quel Ange
Frappe une fois de plus à la hanche celui
Qui osa arracher à ses ailes une plume
Pour achever la Création ?
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