Les femmes du dimanche se peignent le visage de traits rouges, bleus et noirs. Ce sont des sorcières noyées d'essences. Il faut saigner de grands arbres pour les parfumer. Les talons aiguilles qu'elles ont en bas de leurs jambes transpercent la place de St-Laurent comme une effigie de chiffon. Elles jettent des sorts. Je suis la place de mon village et crains leurs malédictions. Elles harnachent leurs reins comme des têtes de chevaux. Elles installent des dentelles, des cordages et des crochets par-dessus leurs sexes pour retenir les bas -armures de soie. Elles partent à l'amour comme on part à une guerre.