Je sors de l’usine. Arrêt sur le trottoir. Je relève mon col. Dans mon dos, tout autour de moi, les ouvriers. Mes frères de chaîne. Ça déferle. Des Parigots, des Algériens, des Espagnols. Comme des automates, ils avancent. Ils ont des steaks frites ou des merguez semoule plein l’imagination. Les premiers vont retrouver leur Josette, une mégachiée de mômes et France-Irlande à la Télé. Les autres, une piaule d’hôtel surchargée ou bien le bar à arcades et mosaïque tenu par Mohamed sur les hauteurs de Meudon. Ils ont tous en commun une serviette de cuir avachie ou un sac de gym.