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Citation de Charybde2


LA BIPOLARITÉ SUR GRAND ÉCRAN
Le trouble bipolaire exerce une fascination certaine. Sa présence depuis une dizaine d’années dans des films comme Happiness Therapy (2012) (voir p. 43), ou les séries à succès Homeland et Empire l’atteste. Les tableaux cliniques présentés dans ces fictions sont plutôt vraisemblables, et différenciés du « fou dangereux ». Cela le distingue des représentations plus négatives pour d’autres maladies psychiques comme la schizophrénie (voir chapitre 7, p. 115). Ensuite, si les symptômes des personnages servent l’intrigue à un moment donné, les trois exemples cités ci-dessus n’ont pas pour objet principal la santé mentale (respectivement une pure rom-com [comédie romantique], une série d’espionnage et un soap dans le milieu hip-hop américain). Cela permet probablement de toucher d’autres publics que les aficionados des films sur la psy. Une fois stabilisé, le trouble devient très périphérique dans l’histoire, ce qui est un message clé – et pourtant si mal connu -, qui est celui des possibilités de rétablissement (voir « A new day has come », p. 241). Dans la vie des patients également, le trouble bipolaire évolue par épisodes, entre lesquels les patients retrouvent une vie quasi vierge de symptômes.
Cet engouement audiovisuel accompagne donc une vertueuse déstigmatisation du trouble. Au point de devenir un véritable outil d’appropriation de la maladie pour les patients. Des films, des séries et des livres peuvent ainsi être intégrés dans les programmes de psychoéducation, dont l’augmentation des connaissances sur la maladie s’accompagne d’une diminution de l’auto-stigmatisation.
C’est à cette occasion que des patients, dans le service de psychiatrie où j’exerce, apportent parfois un bémol par rapport à la représentation du trouble bipolaire à l’écran. Il est vrai par exemple que les phases d’excitation sont particulièrement représentée – car très cinématographiques -, au détriment des dépressions, pourtant cliniquement plus fréquentes et invalidantes. Pour les patients, ces représentations positives, peuvent aussi leur permettre d’illustrer le trouble auprès de leurs proches.
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