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EAN : 9782259279642
256 pages
Plon (10/10/2019)
4.26/5   31 notes
Résumé :
La représentation des troubles mentaux est généralement erronée et paradoxale. D'un côté, ils exercent une fascination, des tabloïds aux nombreuses oeuvres mettant en scène des troubles psychiques ; de l'autre, ils font peur, et leurs approches artistiques, souvent terrifiantes, sont prises pour argent comptant. Fréquemment abordée, la maladie mentale reste pourtant mal comprise. Se rase-t-on forcément la tête comme Britney Spears lorsqu'on est bipolaire ? La schizo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Alors que la maladie mentale est trop souvent associée à un malade en camisole dans une chambre d'isolement ( image déformée sans doute liée au film "Vol au dessus d'un nid de coucou "de Milos Forman) le docteur Jean-Victor Blanc, médecin psychiatre propose dans son livre Pop & Psy,un éclairage ludique pour parler de psychiatrie.

Dans l'objectif de parler différemment des maladies mentales et de les déstigmatiser, le docteur psychiatre de l'hôpital Saint Antoine utilise en effet la pop culture, sa passion de tous temps pour proposer avec un oeil d'expert une nouvelle approche de la psychiatrie moderne.

Stars, musique, films et séries sont au programme pédagogique de où le médecin parle de schizophrénie, de troubles bipolaires, de dépression ou encore de stress post-traumatique.


Dans ce véritable manuel pop de la psychiatrie moderne Jean-Victor Blanc éclaire d'un jour nouveau les principales pathologies et évoque la santé mentale d'une manière plus positive et plus conforme à son quotidien de médecin

De Mommy à Rambo en passant par Kanye West ou Mariah Carey en passant par Caririe Fisher ( nombre de stars américaines ont confié avoir fait une dépression). les exemples sont florissants pour nourrir sa lutte contre la discrimination qui entoure les troubles psychiques.
Les artistes sont-ils condamnés à des destins tragiques à la Amy Winehouse ? Qu’est-ce qu’une série comme "13 Reasons Why " Que peut dire de la santé mentale des adolescents? En prenant des antidépresseurs, est-ce qu’on finit comme dans Requiem for a Dream ? Faut-il prendre pour pour argent comptant tous les exemples de la pop culture qui parle de maladies mentales.

Toutes les réponses à ces questions et bien d'autres encore figurent dans ce passionnant ouvrage de Jean Victor Blanc.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Par un psychiatre praticien, un formidable parcours, alerte et pédagogique, de compréhension et de déstigmatisation des troubles psychiques, à travers la pop culture au sens large.


Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/08/30/note-de-lecture-pop-psy-jean-victor-blanc/

Ce n'est évidemment pas par hasard que l'un des deux exergues de « Pop & Psy », le premier ouvrage publié, en 2019 chez Plon, du psychiatre hospitalier Jean-Victor Blanc, est celui de Franco Basaglia (1924-1980), le père du mouvement de la psychiatrie démocratique, qui constitua dans les années 1960-1970 un apport décisif, en Italie puis ailleurs, d'un changement radical dans la conception même de l'hôpital psychiatrique et du lien historique si puissant entre santé mentale et univers carcéral. En luttant puissamment contre la déshumanisation des patients qui fut si longtemps prédominante, il ouvrait la voie à une approche intégrative et soignante fondamentalement beaucoup plus proche de la nécessité d'humanité fraternelle face à l'immense majorité des troubles psychiatriques recensés. Dans la continuité, même indirecte, de ce travail fondateur, Jean-Victor Blanc offre une singulière mobilisation de la pop culture (au sens étendu, intégrant aussi bien les fictions du cinéma, des séries et du livre que les témoignages de personnalités emblématiques issues du star-system cinématographique ou musical) au service, comme l'indique le sous-titre de l'ouvrage (« Comment la pop culture nous aide à comprendre les troubles psychiques »), à la fois d'une meilleure compréhension des troubles psychiques par les personnes directement concernées et par leurs proches, mais aussi par le grand public, en direction à la fois d'une déstigmatisation accrue, d'une amélioration du regard de soi et des autres, et d'une augmentation des chances de mise en place d'un dispositif correct de soin et de soutien, en démontant au maximum les idées reçues (y compris, et c'est l'un des superbes paradoxes de l'ouvrage, celles véhiculées par la pop culture elle-même).

Sous le signe de Britney Spears, des troubles non identifiés et de l'intense battage médiatique, Jean-Victor Blanc nous invite à un parcours salutaire, jalonné de mises au point techniques accessibles, de questions de vocabulaire et d'abus de langage et de démystifications, de la psychose maniaco-dépressive au trouble bipolaire, de la dépression « générale » (avec une superbe analyse du « Melancholia » de Lars von Trier, notamment) à la dépression spécifique du baby blues, du rôle des antidépresseurs à celui de l'électroconvulsivothérapie (les fameux électrochocs, au passé sulfureux et à l'aura cinématographique compromise), des troubles obsessionnels-compulsifs à la schizophrénie (en passant ainsi, d'un chapitre à l'autre, d'« Aviator » à « Black Swan »), des troubles du comportement alimentaire aux personnalités borderline, des addictions (auxquelles l'auteur psychiatre consacrera plus spécifiquement son ouvrage suivant, « Addicts », en octobre 2021) à l'érotomanie, des troubles de stress post-traumatique aux troubles plus spécifiques de l'adolescence : en concluant par un détour habilement paradoxal par les soins sous contrainte, Jean-Victor Blanc pose in fine des questions qui n'ont plus rien de « pop », une fois cette magnifique médiation effectuée, autour du statut actuel de la psychiatrie, des stigmatisations, des accompagnements et des rétablissements.

On avait déjà noté sur ce blog, à propos des magnifiques « Nous qui n'existons pas » (2018) et « L'année suspendue » (2021) de Mélanie Fazi, l'importance de trouver les moyens de faire partager auprès du plus grand nombre les difficultés réelles, concrètes et quotidiennes, auxquelles se heurtent les patientes et les patients exposés au trouble psychique, surtout sans doute lorsque, justement, les manifestations n'en sont pas suffisamment spectaculaires, sur eux ou sur leurs proches. En conduisant cette véritable enquête pédagogique autour des représentations dans et par la pop culture, Jean-Victor Blanc propose une démarche ô combien salutaire, ludique et rusée.

Et l'on peut noter que l'auteur sera présent plusieurs fois à Ground Control cet automne, dans le talk show de Darling Deluxe le mercredi 14 septembre, et naturellement dans le cadre du Festival Pop & Psy (7-9 octobre).

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Je pense, depuis longtemps, que la santé mentale est considérée, à tort, comme un sujet tabou et surtout honteux. Je n'ai jamais compris pourquoi il ne fallait pas en parler et surtout pourquoi il faut donner l'impression que tout va bien, quand c'est tout le contraire.

Ce livre était dans ma « to read » liste depuis longtemps (étant donné que le sujet me touche et que je raffole de culture pop). Alors quand je l'ai déniché par hasard, j'ai vite sauté sur l'occasion et je l'ai dévoré. J'ai vraiment aimé le lire car il est à la fois pertinent, facile à comprendre et bien structuré.
Le docteur Jean-Victor Blanc y traite, partie par partie, de plusieurs troubles tels que la bipolarité, la dépression, les TOC, la schizophrénie, les TCA, les addictions, etc. Il consacre aussi des parties à des soins comme les antidépresseurs, les électroconvulsions et autres. Comme le titre du livre l'indique, Jean-Victor Blanc parle de la représentation de ces sujets dans la culture pop (Mommy, Happiness Therapy, Melancholia, Mrs Dalloway, Black Swan, Shame, Rambo…). Il explique comment certaines représentations sont fidèles à la réalité quand c'est tout l'opposé pour d'autres. On apprend donc à distinguer le vrai du faux. On apprend également comment les troubles se manifestent et comment ils peuvent être soignés.
Il parle aussi de personnes connues qui sont atteintes de troubles (Britney Spears, Mariah Carey, Kanye West, Lady Gaga, Lady Di, Avici…), et annule ainsi la culpabilité, la sensation de solitude et les préjugés possibles.Rappelant alors que personne ne devrait avoir honte, et que nous sommes tous égaux face à ces troubles. Cela encourage chacun à voir les choses sous un angle moins pessimiste : if Britney survived 2007 you can handle today.


Il faut également noter que l'auteur a inclus une section « vocabulaire » à la fin de chaque partie, qu'il s'appuie également souvent sur le DSM, ainsi que sur certains faits en lien avec ses propres patients. C'est donc un livre ultra-complet que chaque personne, touchée ou non par ces troubles, devrait lire.

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Dans un premier temps, je tiens à remercier les éditions Plon pour ce nouveau Partenariat.

Ni spécialiste en Pop culture et encore moins en psychiatrie, j'ai passé un très bon moment de lecture, car l'auteur propose une approche plus qu'abordable au commun des mortels comme moi.

Comme aurait pu dire mon prof de socio lorsque j'étais à la Fac (et ne me demandez pas combien de temps cela fait que j'ai quitté la fac, merci !) : « C'est une Vulgate ». Non ce n'est pas que le livre soit vulgaire. La Vulgate vient du latin vulgata, qui signifie « rendue accessible », lui-même de vulgus, qui signifie « la foule », donc ce que voulait dire mon prof, que ce livre même par un sujet qui peut sembler compliqué, la psychiatrie, l'auteur arrive à la rendre compréhensible pour tous.

La méthode est assez simple, mais fallait-il y penser, Jean-Victor Blanc, contextualise un « concept », « trouble » tel que les TOC ou bien encore la Schizophrénie à travers un film, suivie d'une explication encore une fois illustrée, une démythification du problème et enfin une définition qui semble bien plus facile grâce à l'explication donné en premier lieu.

Une lecture que j'ai appréciée sur un thème qui ne m'intéresse pas forcément énormément au premier abord. On apprend, comprend et se tranquillise tout en prenant plaisir à lire.
Lien : https://www.bouquinovore.com..
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Génial !
Génialement écrit, très compréhensible et en même temps suffisamment précis. Un régal ! On voudrait d'ailleurs en lire plus.
C'est un essai plein d'humour mais à la fois très sérieux dans le traitement du sujet.
Une manière moderne et ouverte d'aborder les troubles psychiques, et de démonter les nombreux stéréotypes que l'on a à leur propos.
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critiques presse (1)
LeMonde
30 octobre 2019
Et si les troubles psychiques des héros de fiction et des personnalités étaient un formidable outil pour mieux comprendre et déstigmatiser les maladies mentales ? C’est le credo d’un jeune psychiatre, Jean-Victor Blanc, qui en fait une démonstration convaincante dans son livre Pop & psy.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
CALL ME BY YOUR DIAGNOSTIC
Pour les patients, la question du diagnostic est essentielle, car elle guide la prise en charge et le traitement. Elle permet aussi un soulagement, en attribuant la détresse et les symptômes à une cause extérieure, la maladie, et non à la personnalité propre du sujet. Enfin, elle est indispensable au processus d’appropriation du trouble dans une démarche de rétablissement. Pourtant, plusieurs problèmes liés aux diagnostics sont spécifiques à la psychiatrie.
Premièrement, beaucoup de noms de pathologies sont utilisés de manière impropre – et en général péjorative – comme « bipolaire », « schizophrène », « psychose », « autiste »… La personne à qui est annoncé un diagnostic peut prendre ces abus de langage pour argent comptant et les recevoir comme des insultes.
Deuxièmement, à la différence d’un infarctus cardiaque ou d’un diabète, il n’y a pas à ce jour d’examen complémentaire (radio, prise de sang…) permettant de certifier le diagnostic en psychiatrie. Cela jette un discrédit sur les patients lorsqu’ils sont confrontés à des personnes qui comprennent mal de quoi il s’agit. C’est la « triple » peine : en plus de la maladie, de sa stigmatisation, il leur est demandé de « prouver » que leur maladie n’est pas du « cinéma ». La diva aux cinq octaves, Mariah Carey, en a fait les frais lors de son coming out à propos du trouble bipolaire (voir chapitre 1, p. 31).
Les exemples de mésusage des diagnostics sont fréquents : un bon exemple se retrouve dans les critiques de cinéma. Ainsi, l’accueil du film Mommy (2014) de Xavier Dolan fut triomphal, mais il a également brillé par l’inventivité des diagnostics attribués au personnage de Steve. Quand Les Inrocks le voient « un peu psychotique », Libération le qualifie de « demi-givré », le Figaro d' »ado bipolaire », tandis que Elle, Première et le Nouvel Obs posent le diagnostic de TDAH (Trouble de l’attention avec Hyperactivité). Ce florilège est le reflet d’une connaissance imparfaite des troubles psychiatriques, mais aussi de l’ambivalence du film (voir « Mommy a tort : cinéma et psychiatrie », p. 26). Cette imprécision entretient l’idée que ces maladies sont interchangeables et que les psychiatres décident de l’un ou l’autre avec autant de subjectivité qu’un astrologue. C’est pour éviter cela que des outils standardisés, comme le DSM, ont vu le jour.
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LA BIPOLARITÉ SUR GRAND ÉCRAN
Le trouble bipolaire exerce une fascination certaine. Sa présence depuis une dizaine d’années dans des films comme Happiness Therapy (2012) (voir p. 43), ou les séries à succès Homeland et Empire l’atteste. Les tableaux cliniques présentés dans ces fictions sont plutôt vraisemblables, et différenciés du « fou dangereux ». Cela le distingue des représentations plus négatives pour d’autres maladies psychiques comme la schizophrénie (voir chapitre 7, p. 115). Ensuite, si les symptômes des personnages servent l’intrigue à un moment donné, les trois exemples cités ci-dessus n’ont pas pour objet principal la santé mentale (respectivement une pure rom-com [comédie romantique], une série d’espionnage et un soap dans le milieu hip-hop américain). Cela permet probablement de toucher d’autres publics que les aficionados des films sur la psy. Une fois stabilisé, le trouble devient très périphérique dans l’histoire, ce qui est un message clé – et pourtant si mal connu -, qui est celui des possibilités de rétablissement (voir « A new day has come », p. 241). Dans la vie des patients également, le trouble bipolaire évolue par épisodes, entre lesquels les patients retrouvent une vie quasi vierge de symptômes.
Cet engouement audiovisuel accompagne donc une vertueuse déstigmatisation du trouble. Au point de devenir un véritable outil d’appropriation de la maladie pour les patients. Des films, des séries et des livres peuvent ainsi être intégrés dans les programmes de psychoéducation, dont l’augmentation des connaissances sur la maladie s’accompagne d’une diminution de l’auto-stigmatisation.
C’est à cette occasion que des patients, dans le service de psychiatrie où j’exerce, apportent parfois un bémol par rapport à la représentation du trouble bipolaire à l’écran. Il est vrai par exemple que les phases d’excitation sont particulièrement représentée – car très cinématographiques -, au détriment des dépressions, pourtant cliniquement plus fréquentes et invalidantes. Pour les patients, ces représentations positives, peuvent aussi leur permettre d’illustrer le trouble auprès de leurs proches.
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Comme invite régulièrement à le faire dans ses interventions le psychiatre Guillaume Fond, les patients atteints de schizophrénie peuvent par exemple être comparés à des sportifs de haut niveau. Leur vulnérabilité à un environnement toxique est en effet telle qu’ils doivent fournir beaucoup d’efforts afin d’éviter la rechute. Prendre un traitement tous les jours, aller régulièrement voir un psychiatre, éviter les drogues, essayer d’avoir la meilleure hygiène de vie possible afin d’éviter un déséquilibre nécessite effectivement une rigueur proche de ce qui est demandé à Serena Williams pour envoyer ses smashes à 200 kilomètres-heure. Valoriser leurs efforts comme dans cette métaphore permet une reconnaissance et une dynamique plus positives que craintes et reproches. La question de la visibilité est centrale. Pour cela, la pop culture pourrait contribuer à la lutte contre la stigmatisation du trouble psychique, comme elle a été, et continue d’être, une source d’inspiration dans la lutte contre d’autres discriminations.
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« La psychiatrie établie a beau jeu de définir notre travail comme privé de sérieux et de respectabilité scientifiques. Ce jugement ne peut que nous flatter : il nous associe enfin au manque de sérieux et de respectabilité attribué depuis toujours au malade mental comme à tous les exclus. », Franco Basaglia, L’institution en négation, 1970.
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« I go through life like a Karate Kid », Britney Spears, For the Record, 2008.
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