On a donc le sentiment, chez les Sforza, d’une recherche volontariste et assidue de compétences multiformes, susceptibles de faire basculer Milan, de ses traditions « tardogothiques », encore bien vivantes (et avec d’indéniables réussites), dans la modernité humaniste, telle qu’on la pratique depuis quelque temps dans la région, de Venise à Florence, en passant par Ferrare ou Parme. Rien d’extraordinaire, donc, à ce que Léonard, jeune peintre plein d’espérances, se soit intégré à ce mouvement constant d’aspiration de talents nouveaux ou confirmés, et soit venu renforcer les bataillons des artistes censés importer en Lombardie les valeurs nouvelles liées au monde des Médicis.