… que dirons-nous des philosophes de notre temps ? Encore que leurs pensées débiles et tourmentées soient loin de s’élever jusqu’aux sphères lumineuses où évoluait la sagesse des Grecs, est-il possible de trouver aujourd’hui en dehors de l’Église catholique, deux philosophes qui soient d'accord sur la notion de Dieu ?
Quis ex vobis arguet me de peccato ?… Le Christ est mort, les siècles se sont écoulés : la question reste toujours sans réponse. Le christianisme a eu des ennemis nombreux et acharnés. On a pu trop souvent critiquer bien des choses dans la vie de l’Église ; dans la conduite de ses pasteurs comme dans celle des fidèles : personne n𠆚 jamais pu alléguer la moindre imperfection qui vienne mettre une ombre à la figure rayonnante de Jésus.
Qui pourrait se rendre un pareil témoignage ? Quel autre homme né de la femme, pourrait se vanter d’être sans péché ?… Il n𠆞st pas nécessaire d’insister sur ce point. Aucun doute n𠆞st possible. La figure du Christ s’élève au-dessus de l’humanité avec une auréole de lumière qui fait pâlir toutes les autres gloires.
De même que sur la terre maudite, vouée aux ronces et aux épines, les fleurs semblent avoir échappé à l’initiale malédiction et conservent à la nature comme un reflet du paradis, de même, parmi les hommes, les saints offrent une image de ce qu’eût été l’espèce humaine sans le péché originel.
L’homme n’est pas seulement un « roseau pensant », une créature capable de réfléchir et de comprendre : c’est aussi, c’est surtout un être capable d’aimer.
Sa plus haute dignité est d’avoir une intelligence ; c’est sa plus grande noblesse, d’avoir un cœur.
En outre, si la civilisation chrétienne n’est pas celle qui compte, numériquement, le plus de sujets, c’est elle néanmoins qui occupe la première place parmi toutes les civilisations. Dégageant mieux qu’aucune autre l’esprit humain de l’oppression ou le tiennent la chair et la matière, elle permet à ses facultés supérieures de s’épanouir librement, et partant, il n’est pas téméraire d’affirmer que les hommes qu’elle tient sous son joug représentent la part « la plus saine » de l’humanité.
Croire en [Dieu], croire en sa mission, croire en son Église, telle est la condition imposée à quiconque veut trouver la lumière et devenir enfant de Dieu. Encore faut-il que cette adhésion soit intime et profonde, qu’elle ne se borne pas à des gestes extérieurs de soumission. Trop souvent on voit des hommes se dire chrétiens et s’estimer vraiment tels, qui ne se font par ailleurs aucun scrupule de discuter les décisions ou les enseignements du chef de l’Église, de celui dont la voix est l’organe toujours vivant de Jésus-Christ et auquel le Maître a laissé, en remontant aux cieux, le privilège de son infaillibilité. Ils critiquent ses paroles, les déprécient, leur refusent un assentiment sincère et demandent pour les admettre des preuves ou des explications. Ce n’est pas là vraiment croire en Jésus-Christ ce n’est pas mettre son intelligence en captivité derrière lui, et le reconnaître pour son Roi.
Pour être légitime en effet, un pouvoir doit être en mesure de satisfaire aux besoins de ceux auxquels il s’impose.