L'été chante un air nostalgique
A la pointe du couteau
Il fait de plus en plus chaud
Les icebergs débarquent
Les grandes ourses s'affolent
L'eau de source s'alanguit
Le nord fond en larmes
Se perd dans le ruisseau gonflé
Entraînant avec lui
Des poussières d'inukshuk.
C'est la saison de la mort, de la récolte et de l'apogée. Où la svelte perdrix au gésier bourré de trèfle attire le plomb et atterrit au milieu de la table, ou bien, soûlée au pimbina, vient s'écraser d'elle-même dans la vitre. En octobre, on kidnappe des diplomates, on commence des révolutions qu'on réussit ou qu'on rate. On vit toute chose plus intensément. On dit adieu et on fait l'amour en même temps. L'air est froid le matin, chaud à midi. La terre givrée et craquante est comme un beigne frit saupoudré de sucre sous les pas. On a un pied dans la mort et l'autre en plein soleil. C'est notre heure de gloire.
C'est la saison où nous défrichons des territoires inconnus, ma grand-mère et moi
Rouge vert et bleu
L'hiver est un jeu
Valse des mirages