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Critiques de Jen Bartel (2)
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La Panthère Noire, tome 1

Une fois de plus, je ne connaissais l’univers de Black Panther uniquement via les films de Marvel, mais j’avais apprécié le personnage, l’acteur (snif) et l’univers.



Ici, on change tout à fait d’univers puisque nous ne nous trouvons pas au Wakanda mais dans l’espace infini.



T’Challa est un esclave et a tout oublié de qui il était, sa mémoire ayant été effacée.



Il y a fort, fort longtemps, un petit détachement du Wakanda a établi une colonie au fin fond du fond de l’univers.



Oubliant eux aussi qui ils étaient, ils sont passés de l’autodéfense à l’attaque des autres et de ce fait, sont devenu un empire galactique englobant 5 galaxies. Leur extension ne connait pas la crise.



C’est une découverte totale pour moi. Mes premières impressions ont été bonnes puisque j’ai apprécié les dessins et les couleurs, même si le dessinateur Acuña amalgame ses traits des contours et les couleurs.



C’est à l’aveuglette que j’ai plongé dans ce nouvel univers où le Wakanda possède un empire galactique et où le beau T’Challa est un prisonnier de l’empire, en train de creuser dans les mines de Vibranium (pas de charbon, je vous rassure).



Si j’ai bien compris, c’est un changement radical afin de relancer la série.



Cet album est rythmé, avec moult scènes de batailles entre les soldats Impériaux et ceux des Marrons qui font partie des forces de la rébellion. Oui, ça fait un peu Star Wars, tout ça !



En ce qui concerne l’action, on est servi et bien servi. On ne révolutionnera rien dans ces scènes qui restent d’un classique absolu, mais elles sont bien représentées, ont de la fluidité dans les mouvements des différents protagonistes et elles sont crédibles.



Anybref, j’ai été agréablement surprise par cette découverte qui m’a changé de ce que je connaissais de Black Panther et du Wakanda.



Pour le coup, j’aurais peut-être dû commencer par du conventionnel, plutôt que par un album qui relance la série avec du tout nouveau, mais bon, j’ai quand même réussi à comprendre et j’ai envie de savoir la suite.

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La Panthère Noire, tome 1

Ce tome fait suite à La panthère noire All-new All-different, tome 5 (épisodes 166 à 172). Il vaut mieux être au fait des épisodes précédents de Black Panther du même scénariste pour pouvoir apprécier l'histoire. Il comprend les épisodes 1 à 6 (en fait la suite directe des épisodes précédents), initialement parus en 2018, écrits par Ta-Nehisi Coats, dessinés, encrés et peints l'infographie par Daniel Acuña (épisodes 1 à 5), mis en page par Paul Reinwand, dessiné et encré par Jen Bartel et mis en couleurs par Triona Farrell pour l'épisode 6. Les couvertures ont été réalisées par Acuña (épisodes 1 & 2), InHyuk Lee (é3) et Paolo Rivera avec Acuña (é4 à é6). Ce tome contient également les couvertures variantes réalisées par Artgerm, Tom Beland, InHyuk Lee, Olivier Coipel, Russell Dauterman, Jamal Campbell, Pasqual Ferry, Joe Jusko. Les épisodes 1, 2, 4 ,6 comprennent un court texte (une demi page) donnant des indications supplémentaires sur l'empire galactique dans lequel se déroule le récit.



Il y a deux mille ans un petit détachement du Wakanda a établi une colonie sur au fin fond de l'univers. Au fil du temps qui passe, les wakandais ont fini par transformer leur éthique d'auto-défense, en une culture plus agressive, effectuant des conquêtes préventives. D'une petite planète, la colonie s'est étendue jusqu'à devenir un empire englobant cinq galaxies. Au temps présent sur la planète de Goree, un individu rêve de la femme aux cheveux blancs qu'il a quittée, et se réveille. Il se rend compte qu'une alarme assourdissante est train de résonner dans les baraquements. Les gardes arrivent dans les baraquements et houspille les prisonniers pour les faire sortir. T'Challa se lance sur eux, arrive à en neutraliser plusieurs et s'échappe dans les couloirs de la station minière. Dans l'espace à bord du vaisseau MacKandal, le capitaine N'Yami écoute le rapport que lui fait l'officier Taku concernant la rébellion en cours sur Goree, importante planète minière de Vibranium pour l'empire Wakanda.



T'Challa continue de progresser dans les couloirs de l'exploitation minière, alors que retentissent des messages rappelant que les ouvriers sont la propriété de l'empereur N'Jadaka. T'Challa finit par se retrouver à l'extérieur et à voir les petits vaisseaux arriver vers la planète. Il se lance sur les gardes en contrebas de sa position, en neutralise plusieurs, se met à fuir mais il finit par être touché et perdre conscience. Entre temps, le vaisseau MacKandal est arrivé sur le site, et son équipage se lance dans l'affrontement pour aider les ouvriers. Ayant repris ses esprits, T'Challa se retrouve à devoir se battre contre Daoud, un individu qui aide à maintenir la loi de l'empire sur les ouvriers. Finalement, l'équipage du MacKandal réussit à récupérer T'Challa qui intègre donc les forces de la rébellion. Malgré l'aide dont il bénéficie, il n'arrive pas à se souvenir de son passé, à comprendre comment il est arrivé là, à identifier la femme à la chevelure blanche qui est présente dans ses rêves.



Dans un premier temps, le lecteur est complètement dérouté par la situation qu'il découvre, et par le positionnement de T'Challa. Il n'avait alors jamais été question d'un empire galactique issu de la culture du Wakanda, et rien ne permettait de prévoir que T'Challa soit en position de prisonnier au sein de cet empire, en train de creuser dans les mines. L'éditeur Marvel a sauté sur l'occasion de faire redémarre r la série avec un nouveau numéro 1, même s'il s'agit de la suite toujours écrite par le même scénariste. Il est vrai qu'elle bénéficie d'un nouveau dessinateur. Daniel Acuña réalise ses planches à l'infographie, d'un seul tenant amalgamant traits des contour et couleurs. Par rapport à ces travaux précédents, il a choisi d'utiliser de manière systématique un trait pour détourer les formes, ce qui donne une apparence plus classique à ses pages. Il a également diminué son utilisation de couleurs pop et flashy, pour des teintes plus naturalistes. Pour autant, sa narration visuelle conserve une forte identité. L'usage de couleurs plus sombres et des traits encrés irréguliers au sein des formes atteste d'une réalité plus marquée par l'usure, le sérieux et l'oppression. Le lecteur peut ainsi ressentir le joug de l'empire et la soumission des individus par la force.



Au fil des séquences, le lecteur apprécie la qualité de la narration visuelle en constatant que l'artiste a fort à faire. Il lui faut créer de toute pièce un empire dans le registre de la science-fiction. Le lecteur constate que Daniel Acuña se révèle très habile dans ses dosages entre ce qu'il montre de manière précise et ce qu'il suggère. Le lecteur peut voir les uniformes des soldats de l'empire galactique Wakanda, une tenue militaire avec quelques ornementations dorées évoquant vaguement la royauté et la richesse du Wakanda terrestre, les uniformes plus basiques des travailleurs forcés. Il observe les vaisseaux spatiaux avec leur forme particulière, ainsi que les petits véhicules volants monoplace et les armes futuristes. Acuña y intègre assez d'éléments originaux pour que le lecteur n'ait pas l'impression qu'il s'agisse d'une science-fiction en toc, régurgitée à partir d'éléments cliché interchangeables, sans aller non plus jusqu'à développer une civilisation plus détaillée. En outre, il sait très bien jouer avec les camaïeux pour ne pas avoir à représenter trop finement les arrière-plans (en particulier les lieux) lors des affrontements, tout en les représentant avec plus de consistance pendant les scènes de dialogue.



Le scénario comprend également de nombreuses scènes d'action, Ta-Nehisi Coates s'étant adapté avec facilité à l'écriture en comics (étant journaliste et romancier à la base) qui exige que la narration montre autant sinon plus que ce que disent les mots. Dès la première scène, le lecteur assiste à l'irruption des gardes armés dans un baraquement de travailleurs prisonniers, assistant à la riposte fulgurante et bien pensée de T'Challa qui a plusieurs mouvements d'avance sur les matons. Acuña construit des découpages de page de manière à montrer l'enchaînement des mouvements, sans aller non plus jusqu'à les transformer en un ballet. Il sait combiner la grâce de T'Challa (sans en faire un danseur) avec sa force, réussissant à raconter des scènes d'action convaincante, même si leur déroulement repose sur des classiques éculés du genre (course-poursuite, affrontements physiques, évitement de tirs de pistolet laser). Outre ces séquences de guérilla urbaine, le scénariste a également intégré quelques affrontements dans l'espace ou à bord de petits vaisseaux volants de surface. Là encore, grâce aux dessins et à la construction des planches, le lecteur n'éprouve aucune difficulté à suivre les évolutions, à sentir les tirs laser passer tout proche, et à bénéficier du spectacle des évolutions aériennes ou spatiales. Dès la première scène de ce genre, il sourit en constatant que dessinateur et auteur font des clins d'œil appuyés (pour ne pas dire des emprunts) à Star Wars, même s'il n'y a pas de sabre laser.



Effectivement, Ta-Nehisi Coates s'est fait plaisir avec un vol de petit vaisseau dans des canyons, ou encore T'Challa pilotant un petit vaisseau pour aller détruire une cible inaccessible dans des gorges étroites. Il s'agit vraiment d'un hommage appuyé, mais dans le même temps, l'intrigue se différencie de celle de Star Wars. Il faut un peu de temps pour s'assurer que le prisonnier rebelle est bien T'Challa. Le scénariste aide son lecteur à prendre pied dans cet empire galactique grâce aux pages de texte en fin des épisodes 1, 2, 4 et 6 expliquant la constitution de l'empire, ainsi que les différentes planètes qui le constituent et la raison pour laquelle il a pu demeurer inaperçu jusqu'alors, même si le lecteur n'a pas l'assurance qu'il s'agisse (ou non) d'une réalité parallèle. Après les 5 premiers tomes, le lecteur s'attend à ce que l'auteur continue dans une veine politique, sondant la culture du Wakanda, ainsi que son système politique, une royauté peut-être en décalage avec les aspirations du peuple. Il est tout d'abord décontenancé par le fait que Coates privilégie l'action, certes bien faite et qu'il ne donne pas signe de s'intéresser à comment T'Challa a pu se retrouver dans cette situation. Il finit par se laisser emporter par cette rébellion qui monte en puissance, par cette prophétie qui annonce l'avènement d'un héros issu du peuple et par le mystère qui entoure le chef temporel de l'empire. Sur ce dernier point, Coates y consacre l'épisode 6 montrant comment N'Jadaka a accédé à ce poste, étoffant son histoire personnelle et étoffant son pouvoir physique de manière surprenante, en tirant parti de la richesse de l'univers partagé Marvel. Il faut un peu de temps pour voir apparaître la fibre politique, mais elle devient évidente dans l'épisode 5, aboutissement logique des épisodes précédents. T'Challa se retrouve donc une position frustrante, à la fois prisonnier dans un système totalitaire, et à la fois n'aspirant qu'à retrouver sa planète d'origine, sans illusion sur la différence qu'il peut faire dans cette rébellion. Comme à son habitude, Ta-Nehisi Coates déjoue les attentes du lecteur, sans rien sacrifier à son ambition. Il lui propose une aventure dynamique dans un coin reculé de l'univers sous la domination d'un empire ayant perverti les valeurs du Wakanda. T'Challa se trouve en position de sauveur potentiel et de chef en puissance de la rébellion mais rien ne le motive à assumer cette position de responsabilité.



Dans un premier temps, ce tome constitue une surprise totale, à la fois pour la rupture avec la situation finale du tome précédent, à la fois par le changement de dessinateur. Daniel Acuña fait rapidement ses preuves en racontant visuellement une histoire pleine d'énergie, avec une fibre de science-fiction assez consistante pour éviter le ridicule de la série Z. Ta-Nehisi Coates se révèle un bon scénariste d'action, même s'il utilise des ficelles éprouvées, dans une variation très inspirée de Star Wars. Le lecteur apprécie le spectacle, même s'il a au départ un goût un peu convenu. Il retrouve toute l'ambition du scénariste dans le dernier tiers du récit, avec un questionnement sur l'engagement politique, au travers de 2 trajectoires différentes, sans rien sacrifier pour autant à la fibre superhéroïque à la sauce Marvel.
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