— Vous connaissez la règle. Nous devrons nous marier. Vous n’aviez pas songé à cela ou bien épouser une héritière n’est pas pour vous déplaire?
La remarque piqua la fierté de Ross.
— Vous pensez que je cherche à vous retenir ici dans le but de vous traîner de force à l’autel dès demain et profiter de vos biens?
— Cela s’est déjà produit.
— Et le truand n’était pas moi. Je n’ai rien à faire d’une épouse sassenach.
Le visage de Cate vira au rouge.
— Parfait, décréta-t-elle avec mépris, car, moi, je n'ai rien à faire d’un mari écossais. Ni d’aucune autre sorte.
— D’aucune autre sorte? s’écria-t-il, surpris.
À sa connaissance, rester célibataire était une ambition étrange et peu commune pour une femme, qu’elle soit de noble naissance ou non.
— Je ne veux pas être la cause de la mort d’un homme.
Ross ne put retenir un petit sourire devant cette déclaration solennelle.
— La mort d’un homme? Et pour quelle raison mourrait-il?
— Pour aucune des raisons que vous pourriez supposer! répliqua-t-elle tandis que son visage se colorait un peu plus. N’avez-vous jamais entendu parler de la malédiction des Trois Grâces de Graydon?
— Oh, si, bien sûr.
— Vous n'y voyez peut-être qu’une plaisanterie, mais je vous assure qu’elle est bien réelle.
— Des sœurs qu’on ne peut épouser que par amour, c’est cela? Et dont les fiancés uniquement mus par l’appât du gain meurent les uns après les autres? Cette fable circule à la cour. Je la connais mais n’en fais aucun cas.
— Vous accepteriez donc les conséquences éventuelles d’un mariage imposé?
Il observait avec une certaine jubilation son air outré. Cela lui allait mieux que la pâleur cadavérique.