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Citation de francebook34


La nouvelle est arrivée un matin, très tôt. Le jour n'était pas encore levé. Elle était forcément mauvaise : seules le mauvaises nouvelles ne peuvent pas attendre. Dès la première sonnerie du téléphone, même si je dorait encore, j'ai su. Susannah nous avait quittés. Je suis restée dans mon lit, attendant que ma mère vienne me l'annoncer. Je l'ai entendue s'agiter dans sa chambre, puis la douche s'est mise à couler.
Comme elle ne venait as, j'ai fini par me lever. Elle faisait déjà sa valise, les cheveux mouillés. Elle a tourné vers moi des yeux las et vides.
-Beck est morte.
C'est tout ce qu'elle a dit.
J'ai senti mon ventre se serrer, mes genoux se dérober. Je me suis laissée glisser à terre, prenant le mur comme appui. Je croyait savoir ce qu'on ressentait quand n avait le cœur brisé. Je croyait que c'était ce qui m'était arrivé au bal de promo, lorsque j'avait été abandonnée. Ce n'était rien. Là, là j'avait le cœur brisé. La douleur dans la poitrine et derrière les yeux. La conscience que plus rien ne sera jamais pareil. Tout est relatif, je suppose. On se figure qu'on connaît la véritable souffrance, mais c'est faux. On ignore tout.
Je ne me rappelle plus à quel moment j'ai commencé à pleurer. Une fois les vannes ouvertes, je ne pouvait plus m'arrêter. Je n'arrivait plus à respirer. Ma mère a traversé la pièce pour venir s'agenouiller à côté de moi et me serrer dans ses bras, en me berçant. Mais elle n'a pas versé une larme. Elle était un roseau incassable. Elle avait largué les amarres.
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